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Faut-il travailler plus longtemps pour se préserver de la maladie d'Alzheimer ?

Voilà une étude qui va pas manquer d'alimenter la polémique sur l'allongement éventuel du temps de travail lié à l'augmentation de l'espérance de vie.

En effet, selon une étude britannique réalisée par des chercheurs de l'institut de santé publique de Cambridge, sous la direction du professeur Carol Brayne, la proportion des personnes de plus de 65 ans atteintes d'Alzheimer au Royaume-Uni aurait baissé de près de 25% en l'espace de 20 ans, passant de 8,3% à 6,5%.

Ces scientifiques ont comparé deux groupes comportant chacun 7 000 personnes tirées au sort. Les patients du premier groupe ont été tirés au sort entre 1990 et 1993 et ceux du second groupe, entre 2008 et 2011.

Ces travaux ont montré qu'en retenant comme référence le taux de prévalence calculé dans le 1er groupe, on arrivait à une estimation d'environ 884 000 malades d'Alzheimer au Royaume-Uni. En revanche, si l'on retient le taux de prévalence de 6,5% trouvé dans le 2e groupe, le nombre de malades descend à 670 000, soit 13% de malades en moins, ce qui représente tout de même, en valeur absolue, 114 000 malades en moins.

Cette remise en cause des projections épidémiologiques est évidemment très importante, compte tenu du coût médical, économique et social de cette pathologie pour la collectivité. Actuellement, les modèles de projection utilisés tablent sur 10 millions de malades souffrant d'Alzheimer en 2040, au niveau européen, contre 6,3 millions en 2011.

Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, une autre étude réalisée par l'Inserm (Institut national français de la santé et de la recherche médicale), et présentée à Boston, à l'occasion de la Conférence internationale de l'Association Alzheimer, montre que cette pathologie redoutée pourrait également être retardée en différant l'âge de la retraite

Selon cette étude portant sur 429 000 personnes cotisant au RSI, une caisse gérant à la fois l'assurance vieillesse et l'assurance maladie des artisans et commerçants, chaque année supplémentaire travaillée après l'âge de 60 ans réduirait d'environ 3% le risque d'être atteint de la maladie d'Alzheimer.

"Nos travaux montrent clairement que le report du départ à la retraite est corrélé de manière significative à une diminution du risque de démence" souligne Carole Dufouil qui a dirigé l'étude.

Selon ces recherches, il semble qu'indépendamment des activités cognitives générales , le maintien d'une activité professionnelle soit donc en mesure d'exercer un effet préventif important en matière de démence cérébrale.

Pour la professeure Forette, présidente du centre international sur la longévité "à côté de l'hygiène de vie, nous devons reconsidérer le rôle bénéfique de l'activité professionnelle, sous réserve qu'elle soit exécutée de manière gratifiante, en matière de lutte contre le déclin cognitif et de prévention des différents types de démence sénile ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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