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Un nouveau virus créé par IA pour détruire les bactéries résistantes

La résistance croissante des bactéries aux antibiotiques, qui tue chaque année environ 5 millions de personnes (dont 5500 en France) est devenue un enjeu majeur de santé publique. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), certaines souches, comme E. coli ou Klebsiella pneumoniæ, résistent désormais aux traitements les plus courants. Chaque année, ces infections résistantes causent plus d'un million de décès directs, et près de huit millions de morts au total lorsque l'on prend en compte les complications associées.

Pour tenter de mieux contrer cette menace, des chercheurs américains de l'université de Stanford et d l'institut Arc ont exploré une solution innovante : la création de virus, avec l'IA, capables de cibler spécifiquement les bactéries, appelés bactériophages, qui ne touchent pas l'humain mais s'attaquent aux agents pathogènes. Ces scientifiques ont pris pour modèle le virus ΦX174, un bactériophage simple. En analysant environ deux millions de génomes de virus similaires, ils ont généré avec l'IA plus de 300 nouveaux modèles de virus. Parmi eux, seize ont démontré leur capacité à se répliquer et à détruire des bactéries en laboratoire.

La phagothérapie, qui consiste à administrer des virus naturels pour traiter des infections bactériennes, pourrait bénéficier de ces avancées. Les nouvelles variantes générées grâce à l'IA permettent de cibler des bactéries résistantes aux antibiotiques dits "traditionnels", et pourraient même trouver des applications dans l'agriculture pour protéger les cultures contre certaines maladies bactériennes, comme le précise Tech & Co. Un des principaux avantages de ce procédé est la précision : contrairement aux antibiotiques, ces virus s'attaquent uniquement aux bactéries ciblées afin d'éviter les effets secondaires. Les expérimentations restent pour le moment strictement encadrées : aucun virus développé ne peut infecter l'homme.

Parallèlement, un autre type d'innovation avec l'IA se développe dans le domaine de la médecine préventive. Delphi-2M, conçu par le Laboratoire européen de biologie moléculaire de Cambridge et le centre allemand de recherche sur le cancer de Heidelberg, pourrait prédire le risque de développer plus de 1 200 pathologies, de la maladie d'Alzheimer aux crises cardiaques. L'usage croissant de l'IA en santé soulève cependant des enjeux éthiques et réglementaires, notamment autour de la question de la collecte d'informations médicales. Il convient par ailleurs de tester progressivement ces systèmes avant un déploiement à grande échelle, afin de garantir leur fiabilité et leur sécurité.

Nature : https://www.nature.com/articles/d41586-025-03055-y

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