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Les émissions de méthane provisoirement stabilisées

Après deux siècles d'augmentation constante, la concentration de l'atmosphère en méthane, l'un des principaux gaz à effet de serre, se stabilise. Tel est le constat plutôt encourageant dressé par des chercheurs de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOOA, États-Unis) et du National Institute for Space Research (Pays-Bas) dans un article publié dans la revue Geophysical Research Letters . «C'est une bonne nouvelle pour le climat mondial», souligne Edward Dlugokencky, du laboratoire de la NOAA à Boulder (Colorado) et responsable de l'équipe qui a analysé, pendant quatre ans, de 1999 à 2002, des échantillons d'air prélevés dans un réseau de 43 stations d'observations répartis à travers le monde. «Mais comme nous ignorons les causes de ce phénomène, il est impossible de prédire si les concentrations de méthane vont continuer à stagner dans les années à venir.» A l'instar de la vapeur d'eau et du gaz carbonique (CO2), le méthane (ou gaz naturel) a la faculté de retenir le rayonnement solaire réfléchi à la surface de la Terre, et donc de réchauffer l'atmosphère, un peu comme dans une serre. Depuis les débuts de la révolution industrielle, la concentration de ces gaz dits «à effet de serre» a augmenté dans des proportions telles qu'ils sont maintenant suspectés de bouleverser le climat mondial. Le méthane, qui contribue pour environ 20% à ce réchauffement additionnel, derrière l'eau et le gaz carbonique, est deux fois plus abondant aujourd'hui qu'il y a deux cents ans. L'extraction d'énergies fossiles (pétrole, gaz naturel) est la principale source d'émissions. Mais le méthane provient aussi pour 30% de fermentations et de processus physico-chimiques dans l'environnement et l'agriculture (rizières, marécages, décharges d'ordures et flatulences des bovins). Selon les chercheurs américains et néerlandais l'homme aurait contribué, involontairement, à la stabilisation des concentrations en méthane enregistrée entre 1999 et 2002. Selon eux, l'arrêt de l'extraction de gaz et de pétrole sibériens après l'effondrement de l'Union soviétique expliquerait cette stabilisation. Dans ce cas la concentration en méthane devrait reprendre sa courbe ascendante dès que l'économie russe redémarrera.

NYT : http://www.nytimes.com/2003/11/23/science/23METH.html

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