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Un coup d'accélérateur à la recherche sur les tumeurs cérébrales
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L'équipe d'Andreas Bikfalvi (Equipe Inserm 13 "Mécanismes Moléculaires de l'Angiogenèse", Bordeaux) vient de mettre au point un modèle novateur pour l'étude du glioblastome, la plus mortelle des tumeurs cérébrales. Moins coûteux, et plus facile d'emploi que la souris, l'embryon de poulet permet en quelques jours seulement d'observer in vivo la progression de tumeurs humaines greffées, d'analyser l'expression de leurs gènes et de tester de nouveaux traitements. Ces résultats vont accélérer la recherche sur le glioblastome.
Cette tumeur évolue rapidement, en 2-3 mois, et même après chirurgie, radiothérapie puis chimiothérapie, son pronostic reste sombre. La survie ne dépasse pas un à deux ans après le diagnostic. « Depuis plusieurs années, rien n'a changé en terme de survie, déplore le Pr Bikfalvi, directeur de l'unité Inserm E0113 "Mécanismes Moléculaires de l'Angiogenèse". On a donc cruellement besoin de modèles, de systèmes pour étudier les processus de cancérisation en jeu et affiner nos traitements. »
Martin Hagedorn et Sophie Javerzat, deux enseignants chercheurs de l'équipe dirigée par le Pr Bikfalvi ont élaboré un modèle de progression de ce gliome malin chez l'embryon de poulet. Celui-ci récapitule de manière fiable les caractéristiques principales du développement tumoral chez l'homme, dans un temps très réduit (48h à 96h), tant d'un point de vue morphologique que moléculaire.
Ce modèle permet également de prédire la régulation de l'expression des gènes chez les patients humains. L'équipe a ainsi montré comment certains gènes contribuent à faire passer la tumeur de la phase pré-angiogénique (quand la tumeur croît d'elle-même) à la phase angiogénique (lorsqu'elle mobilise le stroma, le tissu environnant et les vaisseaux sanguins qui vont l'alimenter). « Il s'agit donc d'un outil de recherche extrêmement efficace en ce qui concerne l'étude de nouvelles cibles thérapeutiques et leur validation », précise le Pr Bikfalvi.
Mieux encore, le modèle embryonnaire permet d'évaluer de nouvelles molécules anticancéreuses comme les inhibiteurs de tyrosine-kinases. L'imatinib par exemple, déjà efficace contre les leucémies myéloïdes chroniques, inhibe la croissance du glioblastome en 48 heures. Un autre médicament encore au stade expérimental, le PTK787/ZK, donne également de bons résultats, et devrait d'ici quelques mois passer au stade des essais cliniques chez l'Homme.
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- Publié dans : Médecine
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