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Des caméras thermiques contre la grippe aviaire

La DGS envisage de déployer un dispositif original en France de détection des passagers fiévreux. Des caméras thermiques installées à l'embarquement et au débarquement de zones à risques pourraient aider au dépistage des personnes fiévreuses. «De telles caméras ont été utilisées ponctuellement dans certains aéroports d'Asie, à Hongkong, Singapour ou encore à Toronto, au Canada, lors de l'épidémie de sras en 2002», explique le professeur Didier Houssin, directeur général de la DGS et délégué interministériel à la grippe aviaire. Ces caméras à infrarouge retransmettent en temps réel la silhouette des passagers. Et si l'un d'eux est fiévreux ou même fébrile, son image est censée virer immédiatement au rouge, rendant facile son identification. Le grand avantage de ce procédé est qu'il filme un très grand nombre de passagers sans encombrer les aérogares ni rallonger l'attente des voyageurs. Mais il nécessite la mobilisation d'équipes médicales, les seules à même de décoder les images et d'interpeller dans la foulée le voyageur à risque. Avant de trouver leur place dans les aérogares françaises, ces caméras thermiques doivent encore être testées scientifiquement. «Il leur faut prouver leur efficacité, résume le professeur Bruno Riou. Nous devons savoir si la prise de température cutanée a un sens pour détecter les personnes fébriles.» Chef du service des urgences à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, Bruno Riou a été chargé par la DGS de tester la pertinence d'un tel dispositif.

A compter de la mi-novembre et pendant deux à deux mois et demi, toutes les personnes - 2 000 à 3 000 au total - qui franchiront la porte des urgences seront scannées. L'infirmière d'accueil, chargée de prendre le pouls et la température des patients à leur arrivée, devra aussi les soumettre à l'oeil de la caméra thermique. Si cette pratique se montre efficace, une telle caméra pourra alors équiper les aérogares à risques. Plutôt prudent, Didier Houssin souligne néanmoins qu'il ne sera pas possible matériellement d'équiper un aéroport entier de ces caméras, a priori onéreuses, même si leur montant n'est pas divulgué. D'autant que «ces machines, aussi efficaces soient-elles, ne feront au mieux que retarder l'expansion de la pandémie». A défaut ou en complément, la DGS envisage aussi de recourir aux thermomètres auriculaires électroniques. Cette pratique fait certes ses preuves tous les jours dans les hôpitaux. Mais elle pourrait bien dissuader de nombreux voyageurs à prendre l'avion et créer les pires embouteillages à l'enregistrement ou au débarquement des vols.

Figaro

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