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De la vie dans un lac sous-glaciaire de l'Antarctique

L'immense lac Vostok découvert en 1996, enfoui à 4 kilomètres sous les glaces de l'Antarticque, se révèle être un habitat potentiellement viable, en dépit de conditions environnementales extrêmes, selon une étude internationale publiée dans la revue Nature le 6 Décembre. Aucun échantillon de l'eau de ce lac énigmatique et inviolé n'a pu être étudié directement, mais l'analyse d'une carotte d'eau glacée prélevée du lac Vostok à 150 mètres de profondeur sous la banquise a révélé la présence de petites quantités de microbes. Etendue d'eau douce de la taille du lac Ontario, le lac Vostok, dont l'existence remonte à au moins 20 millions d'années, est soumis, tout comme les quelque 70 autres lacs de même nature identifiés par la suite, à une très forte pression atmosphérique, à des températures basses de l'ordre de - 3°C en moyenne, et à une obscurité permanente (donc aucune photosynthèse). Tout microbe présent doit recourir à de l'énergie chimique pour rendre possible tout processus biologique. De l'oxygène dissous est présent au moins à la surface du lac, et selon les chercheurs, si les microbes trouvés dans les glaces du lac sont relativement "contemporains", la probabilité de sédiments anciens au fond du lac laisse deviner des possibilités d'activité biologique. Selon Martin Siegert, de l'Université britannique de Bristol qui conduisait la recherche, "nous avons identifié l'environnement physique et chimique dans lequel il a été possible à la vie de se maintenir". Pour Cynan Ellis-Evans, de la British Antarctic Survey, "la résolution du mystère du lac Vostok alimente de nombreuses spéculations". La question fascine les chercheurs, car on pense que les océans qui se trouvent sous la surface glacée d'Europa, une lune de Jupiter, présente des caractéristiques similaires à celles du lac Vostok. "Nous pensons que les microbes découverts jusqu'à présent sont en quelque sorte des touristes de passage car ils semblent être des microbes modernes, mais nous pensons qu'il existe des micro-organismes bien plus anciens dans les profondeurs du lac et dans ses sédiments", ajoute M.Ellis-Evans.

Nature : http://www.nature.com/nature/

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