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Vers un vaccin préventif contre le cancer du poumon

Des chercheurs de l'Université d'Oxford travaillent sur la mise au point d'un véritable vaccin préventif (à distinguer des vaccins dits thérapeutiques qui ne préviennent pas la maladie) contre le cancer du poumon. Comme le précise Tim Elliott, professeur d'immuno-oncologie à l'Université d'Oxford : « Le cancer est une maladie de notre propre corps et il est difficile pour le système immunitaire de faire la distinction entre ce qui est normal et ce qui est cancéreux. Amener le système immunitaire à reconnaître et à combattre le cancer constitue aujourd’hui l’un des plus grands défis de la recherche ».

Et c’est ce à quoi se sont attachés les chercheurs du projet LunVax : les cellules cancéreuses du poumon semblent différentes des cellules normales en raison de la présence de protéines spécifiques appelées néoantigènes. Les néoantigènes apparaissent à la surface de la cellule en raison de mutations cancérigènes dans l'ADN de la cellule. Le vaccin LungVax portera un brin d'ADN qui entraîne le système immunitaire à reconnaître ces néoantigènes sur les cellules pulmonaires anormales et donc à tuer ces cellules et stopper le cancer du poumon.

La technologie est la même que celle utilisée pour les vaccins anticovid d’Astrazeneca, déjà développés avec l’Université d’Oxford. Il ne s’agit pas d’un vaccin à ARN messager mais d’un vaccin plus classique avec un adénovirus de chimpanzé inoffensif contenant une protéine qui va stimuler le système immunitaire. Dans cette étude, les scientifiques veulent démontrer que ce vaccin réussit à déclencher une réponse immunitaire. Si ces travaux aboutissent, un essai clinique serait enclenché et si les résultats sont prometteurs, le vaccin pourrait alors être étendu à des essais plus vastes destinés aux personnes présentant un risque élevé de cancer du poumon. Cela pourrait inclure les personnes âgées de 55 à 74 ans qui fument actuellement ou ont déjà fumé et qui sont actuellement admissibles à des dépistages du cancer du poumon, tels qu'ils sont en place dans certaines régions du Royaume-Uni.

Car la principale vocation de ce vaccin est préventive. Professeur d'oncologie à l'université d'Oxford et fondatrice du projet LungVax, le professeur Sarah Blagden a déclaré : « Nous développons un vaccin pour stopper la formation du cancer du poumon chez les personnes à haut risque ». Selon le professeur Tim Elliott, « le vaccin pourrait couvrir environ 90 % de tous les cancers du poumon, sur la base de nos modèles informatiques et de recherches antérieures (…). LungVax ne remplacera pas l'arrêt du tabac comme meilleur moyen de réduire votre risque de cancer du poumon. Mais cela pourrait offrir une voie viable pour empêcher l’apparition de certains des cancers les plus précoces ».

Les chercheurs de l'Université d'Oxford, du Francis Crick Institute et de l'University College London ont reçu un financement de 1,7 million de livres sterling de la structure publique Cancer Research UK et de la CRIS Cancer Foundation, une organisation de promotion de la recherche contre le cancer. Ce budget devrait couvrir les frais pour conduire l'étude et produire 3000 doses de vaccins.

Michelle Mitchell, directrice générale de Cancer Research UK, a déclaré : « La science qui a réussi à sortir le monde de la pandémie pourrait bientôt nous guider vers un avenir où les gens pourront vivre plus longtemps et mieux, sans craindre le cancer. Des projets comme LungVax constituent une étape importante vers un avenir passionnant, où le cancer sera beaucoup plus évitable. Nous sommes dans un âge d'or de la recherche et c'est l'un des nombreux projets qui, nous l'espérons, transformeront la survie au cancer du poumon ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Oxford

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