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Un test COVID-19 détecte des anticorps dans une petite goutte de sang

Les personnes infectées par le virus SARS-CoV-2, responsable du COVID-19, produisent des molécules immunitaires appelées anticorps. Les tests d’anticorps COVID-19 détectent la présence dans le sang d’anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2. Comme ces anticorps peuvent prendre plusieurs jours voire plusieurs semaines pour se développer, les tests d’anticorps ne permettent pas de détecter des infections actives mais ils peuvent aider à la détermination de la proportion de membres d’une communauté infectés par le virus dans le passé.

Cette connaissance est utile pour des investigations épidémiologiques et pour l’information des politiques de santé publique. Les tests d’anticorps sont également un puissant outil permettant d’évaluer l’efficacité du vaccin contre le COVID-19 dans des essais cliniques, lorsque les scientifiques suivent la montée des anticorps après l’administration d’un vaccin.

Toutefois, les tests d’anticorps utilisent des réactifs coûteux et nécessitent typiquement de grandes quantités de sang prélevé par une prise de sang veineux, qui ne peut être faite que par du personnel soignant formé. De plus, certains tests en vente sur le marché sont trop imprécis pour fournir des résultats fiables. Des chercheurs de l’EPFL, de l’UNIGE et des HUG viennent de développer un test très précis qui permet d’analyser des centaines d’échantillons à la fois, en utilisant de très petites quantités de réactifs et une seule goutte de sang. « Le plus gros avantage de notre approche est que l’on peut faire beaucoup de tests à la fois avec un minimum de réactifs, et que l’on peut même demander aux gens de prélever leurs propres échantillons de sang à la maison», déclare Zoe Swank, première auteure de l’étude, ancienne doctorante au Laboratoire de caractérisation du réseau biologique de l’EPFL dirigé par Sebastian Maerkl.

La plate-forme, qui peut analyser jusqu’à 1024 échantillons à la fois, consiste en un réseau complexe de très petits tubes taillés dans une puce en plastique de la taille d’une clé USB environ. Pour effectuer le test, les chercheurs introduisent des échantillons de sang individuels et des réactifs dans les canaux de cette puce « microfluide ». Si des anticorps contre le SARS-CoV-2 sont présents dans un échantillon de sang, une molécule génère un signal qui peut être détecté au microscope sous forme de lueur fluorescente.

Lorsque l’équipe a testé des échantillons de sang de 155 individus infectés par le SARS-CoV-2, le test a détecté des anticorps dirigés contre le virus dans 98 % des cas. Le test est aussi extrêmement spécifique: il n’a jamais détecté d’anticorps contre le virus chez des sujets qui n’avaient pas été infectés par le SARS-CoV-2.

Sebastian Maerkl et ses collaborateurs utilisent maintenant le test pour déterminer la prévalence d’anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2 dans des jardins d’enfants à Genève, en collaboration avec Silvia Stringhini et Idris Guessous de l’Unité d’épidémiologie populationnelle des HUG et professeurs au Département de santé et médecine communautaires de la Faculté de Médecine de l'UNIGE. « À l’avenir, déclare Sebastian Maerkl, cette technologie pourrait permettre aux gens d’acheter une trousse de prise de sang à la pharmacie ou au supermarché, de prélever leur propre sang par une simple piqûre au bout du doigt et de l’envoyer à un laboratoire central qui analyse les échantillons de sang et renvoie les résultats du test par email ou sur une app de smartphone ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

EPFL

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