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Une technique prometteuse de régénération nerveuse
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Les nerfs du système nerveux périphérique, affectant les capacités motrices ou sensitives de l’individu, peuvent être sectionnés ou lésés à la suite d'un accident. Bien que les axones des cellules nerveuses aient naturellement la capacité de repousser de 1 millimètre par jour, la régénération des nerfs ne permet jamais de retrouver la totalité des capacités perdues.
Un des moyens d’améliorer l’efficacité de cette régénération est de guider la repousse des axones. C’est la piste suivie par une équipe de chercheurs de l’Indian Institute of Technology (IIT) de Guwahati (Assam) dirigée par le professeur Utpal Bora, qui a réalisé la synthèse d’un conduit nerveux artificiel et l’a implanté sur des rats au nerf sciatique endommagé. Un an après l’opération, ceux-ci ont montré une récupération significative de leurs capacités motrices.
L’équipe du professeur Bora a procédé à l’électrofilage d’un mélange de fibroïne de soie (une protéine couramment utilisée comme échafaudage dans l’ingénierie tissulaire) et de polyaniline, un polymère conducteur d’électricité. Les « feuilles » résultant de cette opération sont ensuite enroulées le long d’un fuseau en acier pour en faire un tube.
Dans une fibre nerveuse, les axones qui transmettent les signaux électriques sont recouverts d’une gaine isolante, la myéline, secrétée par les cellules de Schwann. Pour se rapprocher le plus possible de la structure d’un nerf naturel, les chercheurs ont cultivé des cellules de Schwann à l’intérieur du tube en fibroïne-polyaniline, lesquelles produisent ensuite la gaine de myéline aidant à la régénération du nerf.
Pour tester l’efficacité de ce procédé, le Professeur Bora et son équipe ont retiré 10 millimètres de nerf sciatique à des rats et l’ont remplacé par un segment de tube artificiel ainsi synthétisé.
Comparé au groupe test chez qui le tube n’avait pas été implanté, les conduits nerveux n’ont montré ni déformation ni dislocation. Mais surtout, à l’intérieur du conduit était présents des neurones régénérés, composés d’un axone ayant repoussé recouvert de myéline.
Des tests électriques ont montré que le nerf ainsi réparé gardait une capacité de contrôle des contractions musculaires proche de 80 % par rapport à la normale. Après les rats, les chercheurs de l’IIT Guwahati souhaitent effectuer des tests sur des porcs, première étape avant d’envisager de développer cette technique pour un usage médical.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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