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Sur la piste d'un vaccin contre le cancer du cerveau
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C'est une nouvelle piste encourageante pour le traitement de tumeurs cérébrales au pronostic redoutable, les glioblastomes. Un vaccin thérapeutique, testé en association avec un traitement classique chez une vingtaine de malades, a permis de prolonger leur survie d'environ 70 %. Ces résultats préliminaires, obtenus par l'équipe de John Sampson à l'Université de Duke (États-Unis) viennent d'être publiés dans une revue de référence, le Journal of Clinical Oncology. Les spécialistes français restent toutefois très prudents, tout comme l'éditorial associé à l'article.
Depuis des années en cancérologie (notamment pour les mélanomes, les tumeurs du rein ), les vaccins thérapeutiques visent à stimuler les défenses immunitaires du malade pour qu'elles détruisent de façon spécifique les cellules tumorales. Cette approche séduisante a donné lieu à de nombreuses études à travers le monde, mais peu ont encore abouti. Un premier vaccin thérapeutique a été autorisé aux États-Unis en avril pour les cancers de la prostate.
Tumeurs cérébrales les plus fréquentes chez l'adulte, les glioblastomes restent rares : environ 10.000 nouveaux cas par an sont diagnostiqués aux États-Unis (2500 en France). Le traitement classique associe chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie, mais les résultats sont médiocres.
Pour améliorer le pronostic, d'autres pistes sont explorées, comme la thérapie génique. Au moins trois à quatre essais d'immunothérapie (vaccination thérapeutique) sont en cours. Les chercheurs américains ont choisi de cibler l'EGFR vIII (epidermal growth factor receptor), un variant génétique présent à la surface des cellules cancéreuses chez un tiers des patients atteints de glioblastome. Ce marqueur est aussi retrouvé dans d'autres cancers (comme ceux du sein ou des poumons) mais pas dans les tissus sains.
Dans cette étude, le vaccin a été testé chez 18 malades dont la tumeur exprimait le marqueur EGFRvIII, en plus du traitement classique. Les injections par voie sous-cutanée, tous les quinze jours puis tous les mois, ont été poursuivies aussi longtemps qu'elles semblaient efficaces. Au bout de 26 mois, la moitié des patients étaient encore vivants, une survie presque doublée par rapport à celle d'un groupe de 17 malades ayant uniquement reçu le protocole conventionnel.
La stratégie vaccinale, qui a été bien tolérée, a aussi permis d'augmenter de quelques mois la période sans récidive. «Chez la majorité des patients qui ont rechuté, la tumeur n'exprimait plus l'EGFRvIII», précisent les auteurs. «Un vaccin thérapeutique permet donc d'éliminer les cellules cancéreuses qui expriment l'antigène visé et c'est encourageant», commente le Pr David Klatzmann, immunologiste à la Pitié-Salpêtrière. D'autres spécialistes soulignent toutefois des faiblesses de l'étude américaine, à commencer par le petit nombre de patients.
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