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Le succés de Vega conforte la technologie spatiale européenne

Après Ariane 5 et Soyouz, qui a déjà deux tirs à son actif depuis la base de Kourou (Guyane française), l'Europe dispose à présent de Vega, une petite fusée de 137 tonnes qui a décollé lundi 12 février à 11 heures précises (heure de Paris), grâce à la poussée de son premier étage P80 à propergol solide conçu par le Centre national d'études spatiales (Cnes). Ce module très innovant, constitué d'une enveloppe externe en fibres de carbone entièrement bobinée, représente la contribution majeure de la France qui a assuré 25 % du financement de ce projet ambitieux, estimé à 710 millions d'euros, loin toutefois derrière l'Italie (60 %) qui en fut à l'origine. Vega vient compléter la gamme des lanceurs opérés depuis Kourou, aux côtés du poids lourd Ariane 5 ECA (jusqu'à 9,5 tonnes en orbite de transfert géostationnaire) et du mythique Soyouz russe (jusqu'à 3 tonnes).

Après le largage du P80, deux minutes après le top départ, les deux autres étages à combustible solide, Zefiro 23 et Zefiro 9, de conception italienne, ont pris le relais jusqu'à l'allumage, à 1450 kilomètres d'altitude, du module supérieur Avum. Véritable «cerveau du lanceur», ce petit étage, doté d'un logiciel de vol fourni par Astrium, a mis en orbite avec une précision d'horloger les neuf petits satellites expérimentaux embarqués par Vega, dont Robusta conçu par des étudiants de l'université Montpellier-2 en partenariat avec le Cnes. Parmi cette flotte, figuraient les premiers satellites roumains (Goliat), hongrois (MaSat-1) et polonais (PW-Sat-1).

Capable d'emporter jusqu'à 1,5 tonne en orbite basse (700 km d'altitude), Vega vise le marché des petites charges utiles, principalement des satellites institutionnels d'observation de la Terre. Dans le cadre du programme d'accompagnement technologique Verta, doté de 400 millions d'euros, l'ESA a d'ores et déjà acheté les cinq prochains lancements qui seront opérés par Arianespace, au rythme de 1 à 2 tirs par an. Le prochain rendez-vous est fixé à début 2013 avec la mise en orbite du satellite Proba-V destiné à prendre la suite de l'instrument Végétation embarqué sur les satellites Spot 4 et 5. «Vega a un avenir assuré car elle se situe sur un créneau où il y a actuellement peu de concurrence dans le monde» estime Jean-Jacques Dordain. Même analyse de la part de Jean-Yves Le Gall : «Vous avez tous parié votre argent sur Vega et vous raflez la mise», lançait lundi le PDG d'Arianespace, après la fin de la mission. Jusqu'à présent les petits satellites d'observation étaient surtout lancés par d'anciens missiles stratégiques russes, de type Rockot ou Dniepr, reconvertis pour des usages civils après l'effondrement de l'URSS.

Le programme Vega peut maintenant passer à une nouvelle phase dénommée VERTA pour Programme d'accompagnement de recherche et technologie Vega. Sous couvert de VERTA, Vega procédera au lancement de diverses missions scientifiques et technologiques. Le prochain vol, prévu début 2013, emportera le satellite de télédétection Proba-V de l'ESA ainsi que de multiples charges utiles auxiliaires. Les autres prochaines missions de l'ESA au titre de VERTA sont ADM-Aeolus (étude des profils de vent), Lisa Pathfinder (démonstrateur technologique de la détection d'ondes gravitationnelles) et le véhicule expérimental intermédiaire (IXV), qui fera la démonstration de technologies avancées de rentrée atmosphérique.

ESA

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