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Le succès des organiseurs électroniques menace l'hégémonie des PC

Les hostilités sont désormais ouvertes entre Palm, la petite société américaine devenue le numéro un mondial du marché des organiseurs électroniques, son concurrent britannique Psion, et le géant américain des logiciels Microsoft. Tant que Palm Computing, filiale de la société 3 COM, et Psion limitaient leurs ambitions à un marché de quelques centaines de milliers de cadres " branchés ", Microsoft n'avait aucune raison de s'inquiéter de l'émergence de nouveaux types d'ordinateurs portables qui snobaient son célèbre système d'exploitation Windows. Le succès de ces " assistants numériques personnels " - le Palm Pilot a été vendu à plus de cinq millions d'exemplaires depuis sa création en 1996 - avait déjà éveillé l'attention de Microsoft il y a quelques mois. Le géant de Seattle avait répliqué en développant un petit système d'exploitation baptisé " Windows CE ", qui reprenait sur un mode dégradé les principales caractéristiques de Windows 98 et Windows 95, qui équipent 95 % des ordinateurs personnels dans le monde. Cette version allégée de Windows a été adoptée par les groupes informatiques, clients traditionnels de Microsoft, comme Compaq, ou des groupes d'électronique grand public, comme Philips, qui ont lancé leurs propres organiseurs électroniques. Plus compliqué, plus gourmand en énergie, plus lourd à gérer, le standard Windows CE n'a pas, pour l'instant, convaincu les consommateurs. Fort de cette première victoire, Palm n'hésite pas à faire la leçon au colosse américain. " Microsoft n'a pas compris la philosophie de ce nouveau marché. Il a voulu faire des ordinateurs de poche, alors que les utilisateurs voulaient des assistants numériques personnels rapides, faciles à utiliser et toujours disponibles ", explique Laurence Clavère, directrice marketing chez Palm Computing. Le britannique Psion, dont les assistants numériques avec un petit clavier rencontrent moins de succès que les Palm Pilot qui se commandent de la pointe d'un stylet, a été le premier à sortir de son territoire en créant la société Symbian avec la plupart des constructeurs de téléphones portables, dont Nokia, Ericsson et Motorola. L'objectif de cette alliance est de développer un système d'exploitation et des logiciels pour la prochaine génération de téléphones portables qui permettra notamment de surfer sur Internet et de voir son correspondant. Palm a adopté de son côté une stratégie encore plus offensive, en décidant d'ouvrir complètement son standard à des tiers. Dès septembre, Palm passait à l'offensive dans la téléphonie mobile, en ralliant à sa cause l'un des principaux membres de Symbian, le finlandais Nokia. Les deux nouveaux alliés ont promis de continuer à collaborer avec Symbian, sur un minimum de fonctionnalités communes. Mais l'alliance du numéro un des organiseurs numériques et du numéro un mondial de la téléphonie mobile a eu surtout pour effet d'inquiéter Microsoft. En effet, non seulement le nombre de téléphones portables vendus chaque année dépasse déjà largement le nombre de PC, mais les experts estiment que dans deux ou trois ans, il y aura plus de téléphones portables connectés à Internet que d'ordinateurs reliés au réseau mondial. Ultime pied de nez à Microsoft, Palm développe aujourd'hui des accords de coopération avec les fabricants de serveurs pour permettre l'échange direct d'informations entre les gros serveurs des entreprises et les Palm Pilot des employés sans passer par les ordinateurs de bureau, alimentés par Windows, et devenus inutiles dans la stratégie de Palm. La réplique ne s'est pas fait attendre. Début décembre, Microsoft gagnait à sa cause le numéro trois mondial du téléphone mobile, Ericsson, pour mettre en commun leurs technologies dans la navigation Internet et créer une plate-forme pour la téléphonie mobile.

Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2058-35629-QUO,00.html

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