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La résolvine, lueur d’espoir pour les enfants atteints de la dystrophie de Duchenne
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La dystrophie de Duchenne est la maladie neuromusculaire la plus fréquemment rencontrée en pédiatrie. Les frères Edouard et Jérémie Fiola-Faucher sont atteints de ce mal héréditaire incurable qui touche entre 250 et 300 enfants au Québec, surtout les garçons (soit un garçon sur 4000 à la naissance). Avec le temps, les muscles se fragilisent, se déchirent à la moindre contraction et une inflammation des tissus s’installe, limitant leur réparation. C’est ici qu’interviennent les glucocorticoïdes, que prend Édouard, pour réduire cette inflammation. Mais le remède vient avec des effets secondaires importants : ostéoporose, retard de croissance, anxiété accrue.
À 11 ans, Edouard a besoin de son fauteuil roulant dès qu’il quitte la maison. Il doit aussi, à regret, limiter ses jeux de bagarre avec son petit frère : ses os sont devenus plus fragiles. Chez Jérémie, la maladie a moins progressé, mais les parents savent que la mobilité des deux garçons sera de plus en plus limitée. La maladie de Duchenne provoque une dégénérescence musculaire progressive et irréversible.
Le CHU Sainte-Justine, à Montréal, suit une soixantaine de garçons atteints de la dystrophie de Duchenne. Les symptômes débutent généralement vers l'âge de deux ou trois ans avec une faiblesse qui affecte les jambes, particulièrement les cuisses, explique Cam-Tu Emilie Nguyen, spécialiste des maladies neuromusculaires. L’entourage remarquera d’abord que le bambin a de la difficulté à se relever du sol, puis à monter les marches d’escalier.
Si le traitement à la résolvine développé par l'équipe du professeur Nicolas Dumont au CHU Sainte-Justine n’est pas le traitement curatif tant attendu, il a cependant la grande qualité de ralentir l'évolution de la maladie et de préserver l’état des muscles des jeunes patients. « On espère qu'avec notre nouveau traitement, on va diminuer l'inflammation et être capables d'améliorer la fonction musculaire et la qualité de vie des patients », explique le chercheur. Aussi, quand les nouveaux traitements curatifs arriveront, le fait d'avoir un muscle en meilleure santé va améliorer l'efficacité de ces traitements curatifs.
La nouvelle molécule doit encore faire ses preuves dans les essais cliniques, mais les premiers essais ont montré qu’elle est plus efficace que les glucocorticoïdes utilisés depuis les années 70, sans les effets secondaires associés à ces derniers. De plus, elle stimule l’activité des cellules souches musculaires qui sont responsables de la guérison des muscles, si bien que les chercheurs croient que la résolvine pourrait prolonger l’espérance de vie des patients, qui se situe actuellement entre 20 et 30 ans.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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