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Reprogrammation directe en cellules souches neurales
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Deux initiatives allemandes indépendantes ont réalisé, pour la première fois au niveau mondial, la reprogrammation directe de fibroblastes en cellules souches neurales, l'une à partir de cellules de peau à l'Institut Max Planck de biomédecine moléculaire de Münster (Rhénanie du Nord-Westphalie, NRW), l'autre, en partant de tissu conjonctif, au Centre de recherche "LIFE & BRAIN" de l'Institut de neurobiologie reconstructive de l'Université de Bonn (NRW). Les deux études seront publiées dans la revue "Cell Stem Cell" le 6 avril 2012.
A Münster, le groupe de Hans Schöler a obtenu des cellules souches neurales directement en cultivant, dans des conditions particulières et avec une combinaison de facteurs de transcription spécifiques (Brn4/Pou3f4, Sox2, Klf4, c-Myc, plus E47/Tcf3), des cellules de peau prélevées sur des souris.
L'équipe de Frank Edenhofer, à Bonn, a réussi une avancée similaire, mais à partir de cellules du tissu conjonctif de souris. Les scientifiques ont ici utilisé quatre facteurs de transcription : Sox2, Klf4, c-Myc, ainsi que Oct4 sur une période limitée. "Nous avons ainsi démontré que la reprogrammation de cellules du corps ne doit pas forcément passer par des cellules souches "pluripotentes"", explique Hans Schöler. Les cellules pluripotentes peuvent en effet se différencier en tout type de tissu et apparaissaient donc jusqu'ici comme le passage obligatoire avant une redifférenciation en cellules du type voulu. Elles présentent cependant l'inconvénient de pouvoir donner des cellules cancéreuses. Les cellules souches obtenues cette fois-ci par les chercheurs de Münster et Bonn sont "multipotentes" et ne peuvent donc se différencier qu'en certains types de tissus - ici en toute sorte de tissus nerveux - ceci réduisant grandement la probabilité d'apparition de tumeurs.
Ces deux projets, qui sont encore de l'ordre de la recherche fondamentale, réduisent le temps, les coûts, et les risques liés à la reprogrammation des cellules et pourraient bénéficier un jour à la médecine régénérative. Il faudra cependant tout d'abord étudier le comportement - notamment la stabilité - des cellules souches à long terme et transférer les résultats obtenus chez la souris à l'homme.
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