Réchauffement climatique : des conséquences sous-estimées sur le cerveau
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On connaissait déjà les effets néfastes du changement climatique sur l'environnement et la santé physique. Mais les effets sur la santé mentale, bien que peu reconnus, affectent également un nombre considérable de personnes. C'est ce que rappelle Susan Clayton, professeure de psychologie (college de Wooster, Ohio, Etats-Unis) et coauteure du rapport Santé mentale et changement climatique.
Cette chercheuse souligne qu'une étude a montré qu’après l’ouragan Katrina, qui a dévasté La Nouvelle-Orléans en août 2005, les troubles mentaux se sont amplifiés avec le temps. Le taux de syndrome de stress post-traumatique est passé de 14,9 % cinq à huit mois après la catastrophe, à 20,9 % un an après. Le stress post-traumatique est cette reviviscence du drame, couplée à une forte anxiété. Il risque, en l’absence de prise en charge, de se transformer en anxiété chronique et en dépression sévère.
Autres impacts : dans les deux ans qui ont suivi l’ouragan Katrina, le taux de suicides dans la population de La Nouvelle-Orléans a triplé. Lors des déplacements des habitants dans le Mississippi, les violences à l’encontre des femmes ont augmenté. Après l’ouragan Andrew qui a frappé Miami en 1992, le nombre d’homicides et de suicides a doublé…
Plus pernicieux, "après une catastrophe naturelle, on note une destruction du tissu social et des liens de solidarité", relève Cécilie Alessandri. "D’où l’importance, lors des interventions, d’essayer de recréer du lien, de renforcer l’entraide, de proposer des lieux où les personnes se sentent en sécurité et peuvent échanger".
Il y a aussi des effets indirects ou chroniques. Vagues de chaleur, sécheresses, inondations et feux de forêts : autant de phénomènes qui mettent en tension les ressources en eau et en nourriture, entraînent des pertes économiques, provoquent des migrations forcées, exacerbent les risques de conflits. "Les Inuits ont été la première communauté à vivre une détresse mentale et une perte d’identité culturelle, à cause de la transformation de leur écosystème", dit Ashlee Cunsolo, du College of the North Atlantic, au Canada. Leur consommation d’alcool et de drogues, en particulier, a flambé.
En 2018, deux études « de très grande qualité », selon Susan Clayton, ont mesuré l’impact du réchauffement global. La première a été menée sur deux millions d’Américains entre 2002 et 2012. Résultat : un réchauffement de 1°C était associé à une hausse de 2 % des problèmes de santé mentale. Selon la seconde étude, un réchauffement de 1°C était associé à une progression du taux de suicide de 0,7 % aux Etats-Unis et de 2,1 % au Mexique.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Climat
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