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Un rapport de l'ONU confirme l'ampleur du réchauffement climatique

Un rapport alarmant de l'ONU prédit que les effets du réchauffement climatique pourraient être plus importants que prévu, avec une possible hausse des températures moyennes de 5,8 degrés au cours du XXIe siècle. Le phénomène, lié à l'effet de serre, pourrait entraîner des dégâts écologiques majeurs. Le rapport, rendu public le 22 janvier lors d'une conférence à Shanghaï, ''devrait inciter un peu plus les gouvernements du monde à trouver un moyen de tenir leurs engagements (...), à réduire les émissions de gaz à effet de serre'', souligne Robert Watson, président du Panel intergouvernemental sur les changements climatiques, affilié à l'ONU, qui a organisé la conférence. Les négociations internationales ont pris fin en novembre sans accord sur les modalités d'application du protocole de Kyoto, signé en 1997. Par cet accord, les pays industrialisés s'engagent à réduire d'ici 2012 leurs émissions de gaz à effet de serre de 5,2%, par rapport à leur niveau de 1990. Les discussions reprendront en mai à Bonn, en Allemagne. Selon le rapport, qui se présente comme l'étude la plus complète sur le réchauffement climatique à ce jour, de nouvelles preuves démontrent encore plus clairement que les hausses de température sont le fait principalement de la pollution et non de facteurs naturels. ''Le rythme des changements climatiques durant le siècle devrait être plus élevé qu'au cours des 10.000 dernières années'', estime Sir John Houghton, co-président de la conférence de Shanghaï. Des bouleversements spectaculaires pourraient avoir lieu. Des sécheresses pourraient frapper des zones agricoles et la montée des océans inonder des zones côtières très peuplées en Chine, en Egypte et ailleurs. Le GIEC, qui a rassemblé pendant trois ans dans le monde entier les meilleures données scientifiques sur le phénomène, estime que la température de la Terre va augmenter de 1,4 à 5 degrés au cours du siècle. Dans le même temps, le niveau des mers progressera de 0,09 à 0,88 m, a déclaré R.J. Watson, le président du GIEC, lors d'une conférence de presse. Même si ces changements peuvent sembler minimes, ils sont suffisants pour détruire certains écosystèmes comme les barrières de corail menacées de mort si la température de la mer augmente d'un seul degré. Certains archipels plats, comme les Maldives, sont menacés d'engloutissement, a indiqué M. Watson. Des dérèglements climatiques, comme le phénomène El Nino constaté dans le Pacifique à la fin des années 1990, seront plus fréquents. Des régions entières risquent de passer brutalement de la sécheresse aux inondations, pénalisant l'agriculture dans les régions tropicales déjà touchées par la famine. "Les inondations risquent de déplacer des dizaines de milliers de gens en Inde, en Chine ou au Bangladesh", selon M. Watson. Durant le siècle écoulé, les températures ont déjà augmenté de façon considérable, les années 1990 s'avérant les plus chaudes du siècle, particulièrement l'année 1998, la plus chaude depuis 1861. Le XXe siècle a également été le plus chaud du millénaire. Depuis la fin des années 1960, la couverture neigeuse mondiale a décru d'environ 10%. Les glaciers de montagne sont en "retraite généralisée" et les vagues de froid hivernales dans une grande moitié septentrionale de l'hémisphère nord durent deux semaines de moins qu'il y a 100 ans. "Il est de plus en plus établi que la hausse des températures découle directement de l'activité humaine", a estimé M. Watson. La concentration d'oxyde de carbone dans l'atmosphère a augmenté de 31% depuis depuis 1750, une hausse sans précédent depuis 20.000 ans. La concentration actuelle, provoquée par le brûlage d'hydrocarbures et par le déboisement, est la plus élevée depuis 20 millions d'années. La publication du rapport du GIEC survient alors que les gouvernements ne sont pas parvenus à se mettre d'accord en novembre dernier à la Haye sur un plan de lutte mondial contre le réchauffement de l'atmosphère. Les mesures coercitives préconisées par l'Union européenne se sont heurtées à l'hostilité des Etats-Unis envers l'application du protocole de Kyoto (1997) sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.''Les pauvres dans les pays en développement seront les plus touchés'', souligne Robert Watson. Selon les projections les plus extrêmes, la fonte des glaces en Antarctique pourrait provoquer une élévation de la mer de trois mètres au cours du 3e millénaire. La Chine, deuxième pollueur mondial en terme de rejets de gaz à effet de serre, derrière les Etats-Unis, a connu l'an dernier la pire sécheresse de son histoire depuis des décennies et a vu sa production de céréales baisser de 10%. Dépendant fortement du charbon, elle a commencé à se tourner vers le gaz naturel et d'autres énergies plus propres. La conférence de Shanghaï s'inscrit dans une série de réunions sous l'égide de l'ONU destinées à fournir des éléments aux négociations sur le climat. Elles prendront fin en avril avec la publication d'un rapport à Nairobi, au Kenya. Le dossier oppose les Européens, partisans d'un effort important de réduction des gaz, et les Etats-Unis, qui produisent un quart des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, et y sont hostiles.

Brève rédigée par @RT Flash

Nations Unies : http://www.ipcc.ch/pub/spm22-01.pdf

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