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Les promesses de l’hadronthérapie

Un nouveau centre de traitement et de recherche dédié à l’hadronthérapie, baptisé Cyclhad, a été inauguré à Caen et marque une nouvelle étape vers l'accès à une nouvelle forme de radiothérapie permettent de traiter bien plus efficacement certains cancers graves.

Chaque année, le cancer touche 384 000 nouveaux patients en France. Parmi eux, 150 000 sont traités par radiothérapie, seule ou associée à la chimiothérapie ou à la chirurgie. Ces traitements permettent déjà une rémission complète dans une majorité de cas. Mais une technique en plein essor laisse espérer de nouveaux progrès : l’hadronthérapie. « Celle-ci est particulièrement indiquée pour les tumeurs résistantes à la chimio- et à la radiothérapie, ou inopérables du fait de leur localisation près de tissus vitaux : tumeurs cérébrales, du crâne, de la face ou du cou, près du cœur ou de l’œil, etc. », détaille Jacques Balosso, cancérologue et radiothérapeute au CHU de Grenoble. Au total, ce traitement pourrait concerner 15 000 patients chaque année.

De fait, l’hadronthérapie est une nouvelle forme de radiothérapie : comme la radiothérapie conventionnelle, elle consiste à irradier les cellules tumorales avec un faisceau de particules pour les détruire. Mais alors que la première utilise des photons de haute énergie (ou rayons X), « l’hadronthérapie repose, elle, sur des ions chargés positivement, notamment des ions hydrogènes ou “protons” – c’est la protonthérapie –, et des ions carbone – c’est la carbonethérapie », explique Daniel Cussol, physicien nucléaire au Laboratoire de physique corpusculaire de Caen.

Constitués de protons et de neutrons – des particules élémentaires appartenant à la famille des hadrons, d’où le nom de la technique –, ces ions sont accélérés dans des appareils énormes, de quelques mètres à une vingtaine de mètres de diamètre : des synchrotrons ou des cyclotrons. Et ce, à des vitesses vertigineuses… pouvant atteindre 73 % de la vitesse de la lumière, soit 219 000 kilomètres par seconde ! Puis ils sont concentrés en un faisceau de moins d’un millimètre de diamètre permettant d’irradier les tumeurs.

Comparés aux rayons X, les faisceaux d’hadronthérapie sont en théorie plus précis. Concernant spécifiquement les ions carbone, ils seraient aussi plus efficaces. Mais surtout, « les ions chargés délivrent la majorité de leur énergie au niveau de la tumeur visée. Ce qui permet de maximiser les dégâts au niveau de la tumeur, tout en préservant au mieux les cellules saines autour », précise Daniel Cussol.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

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