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Privé d'affection, le nourrisson souffre de modifications cérébrales
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Une équipe de l'université du Wisconsin dirigée par Seth Pollack a étudié les liens entre maturation cérébrale et interactions sociales. Ces chercheurs ont trouvé dans certains orphelinats comment les soins donnés au nourrisson durant ses premiers mois de vie peuvent modifier la production d'hormones jugées cruciales dans la régulation des comportements sociaux. Leurs observations ont porté sur un groupe de 18 enfants adoptés en moyenne à l'âge de 16 mois, dans des institutions russe et roumaine, par des couples de la région de Milwaukee. Après trois années passées aux Etats-Unis, certains d'entre eux montrent des comportements souvent associés à un manque de soins affectifs dans la petite enfance - comme la recherche de réconfort auprès d'un adulte inconnu. L'objectif des psychologues américains était de mesurer les taux de deux hormones, la vasopressine et l'ocytocine, connues pour leur implication dans les comportements sociaux, le stress et l'établissement de liens de confiance. Ils ont comparé leur concentration dans l'urine de deux groupes d'enfants, naturels ou adoptés, après qu'ils aient joué avec des adultes - leur mère ou une inconnue. Mesurée en dehors de sessions expérimentales, la concentration en vasopressine était en moyenne plus basse chez les enfants adoptés. En outre, "comme prédit, les taux d'ocytocine ont augmenté chez les enfants après ces contacts physiques avec leur mère biologique, écrivent les chercheurs. Mais les enfants (des orphelinats) n'ont pas montré cette réponse avec leur mère adoptive". Enfin, il n'y avait pas de différence entre les groupes en cas d'interaction avec l'inconnue.
Ces observations sont, pour les psychologues américains, le signe que l'absence précoce de soins et d'affection altère le développement normal de la régulation de la vasopressine et de l'ocytocine : "Les perturbations de ce système pourraient interférer avec les effets calmants et réconfortants qui émergent entre les jeunes enfants et les proches qui leur procurent soin et affection." Les chercheurs américains soulignent que tout n'est pas écrit : les différences individuelles sont marquées et ils n'excluent pas que des enfants "avec une réactivité hormonale plus basse" puissent in fine développer "des relations sociales satisfaisantes".
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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