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Les polyphénols du raisin confirment leurs effets antivieillissement

Lancé en 2011, le projet franco-canadien Neurophenols a pour objectif de développer un composé nutritionnel capable de prévenir le déclin cognitif lié au vieillissement. Le projet semble avoir porté ses fruits !

En effet, une récente étude montre que le produit formulé dans le cadre du programme améliorerait significativement la mémoire de personnes présentant un déclin cognitif plus avancé que la moyenne. Ce produit est réalisé à partir de polyphénols - des antioxydants naturellement présents dans les végétaux - issus de raisin et de bleuet. D’abord testé avec succès sur des souris, il a ensuite fait l’objet d’une étude clinique auprès de volontaires français et canadiens.

Cette étude a concerné 215 personnes âgées de 60 à 70 ans, en bon état de santé général. Durant six mois, la moitié des volontaires a quotidiennement reçu un supplément extrait de polyphénols issus de petits fruits, tandis que l’autre moitié recevait un placébo. Les capacités cognitives de tous les participants ont été évaluées avant le début et à la fin de l’expérimentation, par des tests neuropsychologiques.

« Les tests ont essentiellement portés sur la mémoire épisodique, ou mémoire du souvenir, qui est très affectée par le vieillissement », précise Véronique Pallet, coordinatrice de l’étude clinique et directrice adjointe du laboratoire NutriNeuro. A partir des résultats obtenus avant la cure, les chercheurs ont classé les volontaires en quatre groupes, du plus au moins performant. « Les personnes du premier groupe présentaient ainsi une excellente mémoire pour leur âge, tandis que les personnes du dernier groupe présentaient, en moyenne, un âge cognitif de 15 ans supérieur à leur âge réel » poursuit la chercheuse.

En analysant les résultats obtenus par l’ensemble des participants après six mois de supplémentation, aucun effet significatif des polyphénols n’a pu être mis en évidence. Mais en considérant uniquement les sujets présentant les déficits cognitifs les plus importants, les chercheurs ont observé une nette amélioration des performances mnésiques : « la mémoire des sujets initialement les plus affectés par le vieillissement a en moyenne "rajeuni" de 14 ans », précise la chercheuse.

Le corps humain ne synthétise pas de polyphénols. Ce sont pourtant des bio-nutriments essentiels. Si leurs mécanismes d’action restent encore mal compris, on sait qu’ils jouent un rôle direct dans le maintien des fonctions cognitives. Ils favorisent en effet à la fois la production de nouveaux neurones et la plasticité synaptique – ou, autrement dit, le nombre et l’activité des connexions entre les neurones.

Qui plus est, ils ont un effet global sur notre organisme auquel ils confèrent notamment une protection du système cardio-vasculaire, lui-même déterminant dans le vieillissement cérébral. Malgré tous les bénéfices qu’ils induisent, les polyphénols sont traités comme des toxines par notre organisme qui les élimine en partie. D’un individu à l’autre, le système d’excrétion de ces molécules est plus ou moins efficace et la quantité de polyphénols disponible pour l’organisme peu ou prou importante.

Pour mieux comprendre ces mécanismes, les chercheurs ont mesuré les quantités de polyphénols rejetés dans les urines des volontaires. Ils se sont ainsi aperçus que, pour une consommation quotidienne équivalente, les personnes du quatrième groupe excrétaient d’avantage de polyphénols que les autres participants.

Le vieillissement cognitif plus avancé observé chez ces personnes au début de l’étude pourrait être une conséquence directe de leur métabolisme. "Les résultats de cette étude sont particulièrement encourageants car ils suggèrent que le déclin de la mémoire, s’il est repéré suffisamment tôt, peut être ralenti voire normalisé par un apport nutritionnel de polyphénols", conclut Véronique Pallet. "Ils nous invitent donc à généraliser les diagnostics précoces et à affiner les recommandations d’apport de polyphénols, en lien avec l’âge et le profil métabolique de chacun".

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

INRA

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