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Le poids à la naissance, un marqueur du risque de morbidité et de mortalité maternelles

Le faible poids à la naissance de la progéniture a été associé avec une augmentation, chez les mères, de la mortalité précoce et de l’incidence des cardiopathies ischémiques. On sait que le poids à la naissance dépend de l’âge gestationnel et à un moindre degré du sexe. D’autres types de mesures de la croissance fœtale que celui du simple poids à la naissance pourraient ainsi permettre de mieux prédire la morbidité et la mortalité maternelles.

Dans le but d’évaluer cette hypothèse, l’étude d’une cohorte historique au Danemark a examiné l’association entre d’une part le poids à la naissance, standardisé sur l’âge gestationnel et le sexe, et l’index pondéral et d’autre part la mortalité et la morbidité cardiovasculaire de la mère.

Les données des femmes ayant eu un singleton lors de leur premier accouchement entre 1978 et 2007 ont été recueillies dans le registre NPR (the Danish National Patient Registry). Au total 782 287 femmes âgées de 15 à 50 ans ont été suivies pendant une période moyenne de 14,6 ans (0,25-40,2 ans) correspondant à 11 600 945 personnes-années.

Les données examinées étaient les variations du poids à la naissance standardisé et l’index pondéral standardisé, mesurées par la déviation standard (SD) à la médiane. Les critères de jugement étaient la mortalité et la morbidité maternelle (hypertension, cardiopathie ischémique, thrombose, hémorragie cérébrale et diabète). Pendant la période de suivi (14, 6 ans), 15 902 (2 %) femmes ont émigré et 8 876 (1,1 %) sont décédées.

Les risques de mortalité ultérieure et de maladie cardiovasculaire sont apparus plus élevés chez les femmes ayant accouché d’enfants de faible poids et ces risques augmentaient avec la diminution de la croissance fœtale. Pour le poids à la naissance standardisé et la mortalité maternelle ultérieure, le nadir du profil de risque était entre -0,5 et -1 SD (Hazard ratio HR=0,91 ; intervalle de confiance à 95 % IC95 : 0,83-1,00) et il augmentait avec la diminution de la croissance fœtale avec un pic à < -3 SD (HR=2,75 ; IC à 95 : 2,37-3,19) comparé à la médiane.

Par contre, les risques de diabète et d’hypertension étaient plus importants chez les femmes ayant accouché d’enfants à poids élevé à la naissance. Pour le diabète et l’index pondéral standardisé, le nadir du profil de risque ultérieur se trouvait entre + 0,5 et + 1 SD (HR=0,82 ; IC95 : 0,76-0,89) et il augmentait avec  l’augmentation de la croissance fœtale avec un pic à > + 3 SD (HR=17,8 ; IC à 95 % : 15,0-21,0).

Les résultats de cette étude montrent que la croissance fœtale est un marqueur du risque ultérieur de la mortalité prématurée, de la maladie cardiovasculaire et du diabète chez la mère. Les auteurs concluent que le poids à la naissance standardisé est meilleur que l’index pondéral pour prédire la morbidité et mortalité maternelles ultérieures. 

JIM

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