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Une piste dans le diabète de type 2, la stimulation électrique du striatum améliore la sensibilité à l’insuline

Le Docteur Mireille Serlie, endocrinologue à l’Université d’Amsterdam (Pays-Bas), a réalisé avec son équipe une étude qui a inclus des sujets traités par stimulation cérébrale profonde (SCP) pour trouble obsessionnel compulsif (TOC). Ces recherches ont montré que le striatum dans le cerveau, via son signal dopamine, régule le métabolisme systémique du glucose, en affectant la sensibilité à l’insuline, ce qui ouvre de nouvelles pistes pour traiter le diabète de type 2.

« Dès que nous aurons identifié les circuits neuronaux qui produisent ces effets de la SCP/dopamine sur la régulation du glucose, nous pourrons envisager des approches pour manipuler ces voies chez l'homme. Ceci pourrait conduire à de nouvelles options thérapeutiques pour les patients atteints du diabète de type 2 », estime-t-elle.

Le diabète de type 2 et l’obésité sont caractérisés par une résistance à l’insuline. Celle-ci précède le diabète de type 2. Lorsque les cellules musculaires, hépatiques et adipeuses deviennent résistantes à l’insuline, le glucose entre moins bien dans ces cellules et reste dans le sang, favorisant ainsi l’hyperglycémie. La prévention passe par des changements du mode de vie (exercice) et de l’alimentation.

De récentes études ont révélé que le cerveau est un important régulateur du métabolisme systémique du glucose. Des études chez l'animal ont suggéré que le signal dopamine du striatum ventral (dans le cerveau) contribue au contrôle systémique du glucose, mais il restait à en apporter la preuve directe chez l’homme. Le Docteur Serlie et ses collègues confirment maintenant cette hypothèse.

Tout d’abord, ils ont observé qu’un patient diabétique de type 2 nécessitait une dose beaucoup plus faible d’insuline après avoir débuté un traitement de stimulation cérébrale profonde (SCP) pour un trouble obsessionnel compulsif (TOC) pharmaco-résistant. Leurs résultats suggèrent que la SCP ciblant le striatum ventral et libérant de la dopamine améliore la sensibilité à l’insuline sur les cellules musculaires, hépatiques et adipeuses.

Ils ont ensuite étudié 14 patients non diabétiques (7 obèses) traités par SCP pour TOC ; chez eux aussi, la SCP libérant de la dopamine striée améliore la sensibilité périphérique à l’insuline. Inversement, une baisse de la dopamine striée provoquée par l’administration d’AMPT chez des sujets sains réduit la sensibilité à l’insuline.

Enfin, chez la souris, l’activation des neurones dopaminergiques dans le noyau acumbens (NAc) du striatum ventral augmente la tolérance au glucose et la sensibilité à l’insuline. Tous ces résultats suggèrent que l’activité neuronale du striatum régule le métabolisme systémique du glucose. "Notre étude nous permet de mieux comprendre comment le cerveau régule le métabolisme du glucose chez l'homme et elle fournit la preuve que la stimulation cérébrale profonde affecte le métabolisme du glucose", précise le Docteur Serlie.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Translational Medicine

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