RTFlash

Les personnes âgées sept fois plus touchées par le suicide

En 2003, il y a eu 10.664 décès par suicide, 7.943 hommes et 2.721 femmes, selon la note de synthèse "Etudes et résultats" publiée par les ministères de la Santé et de la Cohésion sociale. Comme environ 25 % des suicides ne seraient pas répertoriés comme tels, il faudrait porter ce chiffre à 13.000. Près de 8 % des adultes déclarent avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Les 35-44 ans et les 45-54 ans sont les classes d'âge les plus touchées, avec, pour chacune, 2.200 décès par suicide identifiés en 2002. Les suicides masculins représentent près de 80 % de l'ensemble des suicides chez les 15-24 ans et les 25-34 ans, alors que les suicides féminins constituent près du tiers des suicides parmi les 55-64 ans.

Les femmes font plus de tentatives de suicides que les hommes. La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) souligne que : "les tentatives sont majoritairement le fait des femmes, surtout jeunes". En France, un peu moins de 18 personnes pour 100.000 meurent donc chaque année d'un suicide, contre 22 en Finlande et 16 en Autriche, les deux pays européens qui reconnaissent des taux de suicides supérieurs à la France. En Grèce, il n'y a que 2,8 suicides pour 100.000 habitants.

Près de 80 % (7.943) des tués sont des hommes : sur 100.000, 26,6 meurent d'un suicide, contre seulement 9,5 pour les femmes. La proportion de suicides augmente également avec l'âge, particulièrement chez les hommes. Entre 35 et 54 ans, entre 36 et 39 hommes sur 100.000 sont touchés, alors qu'ils sont 60 pour 100.000 entre 75 et 84 ans et même 124 au-delà de 85 ans. Cette étude confirme donc que le taux de suicide croît fortement avec l'âge et atteint son maximum chez les hommes de 85 ans et plus qui se suicident sept fois plus que la moyenne de la population.

Sur 100.000 hommes âgés de plus de 85 ans, 124 se sont suicidés en 2002. Comparativement, il n'y a que 12 décès par suicide pour 100.000 chez les 15-24 ans. Mais les chiffres bruts montrent une plus grande fragilité liée à l'âge et à la maladie chez les seniors. L'isolement, l'indifférence et la peur de la souffrance d'une fin de vie à l'hôpital peuvent expliquer le passage à l'acte du quatrième age.

En 2001, l'OCDE a calculé que le nombre d'années potentielles de vies perdues en France par suicide était de 335 pour 100.000 personnes (511 pour les hommes et 160 pour les femmes), soit 8 % du total des années de vie perdues pour cette année-là. À titre de comparaison, les tumeurs malignes représentaient 26 % des années de vie perdues en 2001.

Au niveau européen, la France occupe une position assez défavorable. En effet, pour l'année 2001, selon les données de l'Organisation mondiale de la santé, la France se classait au 3e rang de l'Europe des 15 en termes de taux de suicide standardisé selon l'âge (16,1 décès par suicide pour 100000 personnes), derrière la Finlande et l'Autriche (respectivement 22 et 16,3 pour 100000). Les pays connaissant les taux standardisés les plus faibles sont la Grèce, l'Italie, le Portugal, le Royaume-Uni et l'Espagne (respectivement 2,8; 5,9; 6,3; 6,5 et 6,7 suicides pour 100.000 habitants). Le cadrage statistique qui suit reste global, bien que les facteurs sociaux, culturels, géographiques ou psychiques soient associés à une grande variabilité des décès par suicide.

Etudes&Résultats

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top