Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Une nouvelle voie pour moduler la réponse immunitaire contre les tumeurs
- Tweeter
-
-
0 avis :
Le système immunitaire, qui assure notre défense contre les maladies, paraissait désarmé il y a encore quelques années pour combattre le cancer. Les avancées en immunothérapie permettent de corriger cette déficience : il est désormais possible d’apprendre au système immunitaire à reconnaître et à détruire les cellules cancéreuses. Les lymphocytes retrouvent alors leur capacité initiale à combattre la tumeur au lieu de la protéger.
Exprimée à la surface des lymphocytes T, la molécule PD-1 (programmed cell death) se lie à une autre molécule présente à la surface de certaines cellules tumorales ou immunitaires, PD-L1. Cette interaction rend, en quelque sorte, la cellule tumorale invisible au système immunitaire, en désactivant (ou désarmant) le lymphocyte T.
Depuis quelques années, les traitements par immunothérapies ciblant l’interaction entre PD-L1 et PD-1 ont révolutionné la prise en charge du mélanome et d’autres cancers. Cependant de nombreux patients ne répondent pas au traitement. Ces molécules sont très efficaces pendant plusieurs mois ou années mais chez seulement 10 à 20 % des patients, tous types de cancers confondus. « Le développement de biomarqueurs est donc un enjeu majeur pour être capable d’identifier les patients susceptibles de répondre au traitement » explique le Professeur Caroline Robert, chef du service de dermatologie à Gustave Roussy.
« Une quantité élevée de PD-L1 dans les tumeurs est un indicateur important car elle est souvent associée à de bonnes réponses aux anti-PD1. Cependant, les mécanismes de la régulation de l’expression de PD-L1 ne sont pas complètement connus » précise Stephan Vagner, directeur de recherche Inserm et chef de l’équipe Biologie de l’ARN à l’Institut Curie.
Dans cette nouvelle publication, les chercheurs montrent pour la première fois qu’un complexe appelé eIF4F, qui est impliqué dans la phase d'initiation de la traduction des ARN messagers en protéines, régule l'expression de PD-L1 et qu'en ciblant eIF4F dans les cellules tumorales, il est possible de stimuler l'immunité anti-tumorale mimant ainsi l'effet d'une immunothérapie.
Dans cette étude, les chercheurs ont principalement utilisé le mélanome comme modèle mais ils ont également réalisé des expériences avec des cellules de cancer du poumon, du sein et du côlon. Ils vont maintenant évaluer l’apport de l’étude de la formation du complexe eIF4F en tant que marqueur prédictif de réponse aux traitements par immunothérapie.
Ils développent par ailleurs des modèles de traitements de mélanome reposant sur l’utilisation d’inhibiteurs du complexe eIF4F en combinaison avec d’autres traitement afin d’augmenter l’efficacité thérapeutique et de lutter contre les résistances.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Une nouvelle protéine contre l'arythmie cardiaque
La fibrillation atriale ou auriculaire, qui se traduit par une accélération des battements du cœur, est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent à l'échelle mondiale. Touchant plus de 200.000 ...
Maladie de Parkinson : découverte d’un gène de risque majeur
Des biologistes du Baylor College of Medicine (Houston), ont découvert que le gène ITSN1 est lié à un risque substantiel de maladie de Parkinson. Alors que la maladie de Parkinson touche ...
Maladie d’Alzheimer : des chercheurs belges font une découverte majeure
La maladie d'Alzheimer se caractérise par l'accumulation de plaques bêta-amyloïdes et par l'agglutination de "protéines tau" dans le cerveau. Cette accumulation perturbe la communication cellulaire ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 322
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :