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Une mutation génétique rare a permis la seconde rémission complète d'un patient atteint du VIH

Timothy Ray Brown, appelé le "patient berlinois", et considéré par la communauté scientifique comme la seule personne au monde guérie du SIDA, a finalement trouvé de la compagnie. Dix ans après la rémission complète de Brown, provoquée par une greffe de moelle osseuse, une transplantation similaire sur un donneur atteint du SIDA a également entraîné une rémission totale de la maladie chez ce nouveau malade, baptisé "Le patient londonien".

Cette seconde rémission complète constitue un événement scientifique de premier ordre ; elle a été révélée par des chercheurs du Collège Universitaire de Londres, à l’occasion de la conférence annuelle sur les rétrovirus et les maladies opportunistes qui vient d’avoir lieu à Seattle aux Etats-Unis.

Ces scientifiques ont pu montrer que c'est la mutation de la molécule CCR5, présente chez seulement 1 % de la population mondiale, qui a permis aux deux patients d'interrompre leur traitement et de connaître une rémission durable du VIH. Selon ces chercheurs, le "patient de Londres" n'a toujours pas montré le moindre signe de la maladie depuis près de 19 mois.

Le patient de Londres a, comme celui de Berlin, subi une greffe de moelle osseuse et ces deux malades ont ainsi reçu des transplantations de cellules souche de donneurs ayant une mutation génétique qui bloque un récepteur-clé du VIH, la molécule CCR5. Celle-ci se trouve à la surface des globules blancs et permet de réguler les réponses immunitaires de l’hôte contre les pathogènes. Mais elle permet également au VIH de pénétrer dans les cellules immunitaires pour les infecter.

La molécule CCR5 était déjà connue comme cible thérapeutique dans la lutte contre le VIH. La mutation du gène commandant la production de CCR5 transmise aux deux patients, Londres et Berlin, a empêché le virus de pénétrer dans les cellules hôtes, ce qui rend les porteurs de cette mutation résistants au virus du sida. Ces deux patients ont tous deux contracté le sida, puis un cancer du sang ; ils ont bénéficié d’un traitement rétroviral classique, puis d’une transplantation de moelle osseuse pour lutter contre leur cancer.

Le "patient de Londres" a été diagnostiqué comme atteint du VIH en 2003 et a suivi une thérapie antirétrovirale depuis 2012. Il a ensuite été atteint par la maladie de Hodgkin, un cancer du système lymphatique. Après une transplantation de moelle osseuse, il a suivi une thérapie antirétrovirale pendant seize mois puis le traitement a été interrompu. Des examens réguliers ont alors confirmé que la charge virale du patient était indétectable depuis la fin de son traitement.

Le "patient de Berlin" était, pour sa part, soigné pour une leucémie ; Il avait subi deux transplantations, suivie d’une radiothérapie. En revanche, le "patient de Londres" a reçu une seule transplantation et une chimiothérapie moins agressive.

Rappelons que, selon l’OMS, il y aurait environ 40 millions de personnes dans le monde infectés par le virus HIV et plus de 35 millions sont mortes du SIDA depuis 40 ans. Mais, comme le souligne Ravindra Gupta, chercheur à l’Université de Cambridge « Bien qu’il ne soit pas envisageable, en raison des risques encourus, de recourir à des greffes de moelle osseuse pour traiter des malades du sida, nous avons enfin la preuve que le VIH est curable et peut être entièrement éradiqué, notamment en recourant à de nouvelles stratégies thérapeutiques, telles que la thérapie génique ou l’utilisation d'anticorps ciblés ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science

Nature

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