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Des molécules bio-inspirées pour favoriser la cicatrisation

La jonction entre le derme (la couche profonde de la peau) et l'épiderme (la couche superficielle), assure la solidité mécanique de la peau et permet la transmission de signaux biologiques et de molécules. Ces fonctions essentielles peuvent être altérées par une blessure cutanée, ou en raison du vieillissement de la peau. Pour lutter contre cette dégradation, Patricia Rousselle, directrice de recherche CNRS au Laboratoire de biologie tissulaire et d’ingénierie thérapeutique, a développé une solution qui favorise la régénération cellulaire en renforçant l'adhérence entre le derme et l'épiderme.

Spécialiste de la jonction dermo-épidermique, et plus particulièrement des laminines – des protéines qui jouent un rôle clé dans la cohésion entre le derme et l'épiderme, Patricia Rousselle a identifié le court fragment d’une laminine spécifique qui induit l'adhérence entre les deux couches. « En synthétisant ce fragment nous avons obtenu une petite molécule qui peut traverser l’épiderme et atteindre ainsi sa cible, la jonction dermo-épidermique, par simple application sur la peau », indique Patricia Rousselle. Ce peptide biomimétique pouvait ainsi donner naissance à des traitements dermatologiques activant la régénération tissulaire.

C'est dans ce but que la chercheuse a été contactée par la société Les laboratoires d'Anjou, qui commercialise ses produits dermo-cosmétiques sous la marque Cébélia. La signature d'un contrat de collaboration a permis de poursuivre le développement. « En travaillant avec des médecins, nous avons pu réaliser des tests cliniques qui démontraient l'accélération de la cicatrisation par la nouvelle molécule biomimétique », explique Carole Foussé, présidente des Laboratoires d'Anjou. Ces travaux ont débouché sur un brevet commun et sur la mise au point du Baume L.C.E., utilisé aujourd'hui en chirurgie esthétique pour faciliter les cicatrisations. Par ailleurs, des tests ex-vivo sur des biopsies ont démontré l'intérêt de la molécule pour le contrôle du vieillissement de la peau. Une gamme de produits cosmétiques basée sur le même peptide a également été commercialisée par l'entreprise.

Fort de ces succès, le laboratoire et l'entreprise ont poursuivi leur collaboration. En combinant des approches biologiques et bioinformatiques, plusieurs nouvelles molécules ont été synthétisées, afin d'augmenter l'activité et la stabilité du peptide biomimétique initial. De nouveaux produits innovants sont envisagés, axés sur la cicatrisation et les traitements anti-âge.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

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