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La molécule qui contrôle la faim

L'OMS estime que l'obésité touche à présent presqu'un habitant de la planète sur six, soit plus de 650 millions de personnes dans le monde. En France, cette pathologie continue à progresser : elle touche à présent 17 % de la population adulte (8,5 millions de personnes), contre 12 % en 2012. L'obésité mobilise aujourd’hui de nombreuses recherches pour mieux en comprendre les causes sous-jacentes et ainsi mieux prendre en charge les personnes qui en souffrent. Des chercheurs de l’école de médecine de l’Université de Berlin ont mis à jour les mécanismes moléculaires impliqués dans l’activation de la "protéine de la satiété", le récepteur de la mélanocortine 4, ou MC4R. Cette protéine pourrait devenir une cible potentielle pour des interventions médicamenteuses destinées aux personnes souffrant de surpoids ou d’obésité.

Principalement présente dans le cerveau, MC4R est une protéine réceptrice qui est contrôlée par d’autres hormones qui produisent d'importants signaux de satiété en se liant à elle. C’est l'activation du MC4R par ces hormones stimulantes qui entraîne la sensation de satiété.

À l'inverse, l'inhibition par l'antagoniste naturel de l'hormone, connu sous le nom de protéine liée à l'Agouti (AgRP), entraîne une augmentation de la sensation de faim. Dans le cadre de cette nouvelle étude, le professeur Peter Kühnen, médecin-chercheur à l'Institut d'endocrinologie pédiatrique expérimentale, a étudié les voies de signalisation qui sous-tendent la régulation du poids corporel chez l'humain. Il a également exploré les mutations des gènes codant pour les messagers et récepteurs cellulaires concernés et analysé le potentiel des médicaments susceptibles de remplacer les messagers individuels.

« Jusqu'à présent, toutes ces interventions pharmacologiques ont été marquées par des effets secondaires », note le chercheur, qui cite notamment la pigmentation anormale de la peau ou encore les événements cardiovasculaires. Selon le Docteur Scheerer, co-responsable de l'étude, « la raison de ces effets secondaires indésirables réside dans la nature des médicaments actuellement disponibles. Au lieu de s'attaquer à une cible unique, ils sont généralement dirigés vers une série de récepteurs de la même famille qui, malheureusement, jouent des rôles différents dans notre corps. Grâce à nos travaux, nous allons pouvoir concevoir des médicaments bien plus ciblés et bien plus efficaces ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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