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Une météorite serait à l'origine de la disparition de 90 % des espèces sur Terre

Des chercheurs étudiant des roches de l'Antarctique affirment avoir découvert la preuve qu'une énorme météorite a percuté la Terre il y a 251 millions d'année, provoquant la plus grande extinction d'espèces de l'histoire, selon une étude publiée cette semaine dans la revue "Science". L'extinction dite du Permien-Triassique a vu disparaître environ 90% des espèces. Elle s'est produite quelque 185 millions d'années avant qu'une collision similaire avec un astéroïde n'entraîne la disparition des dinosaures. "Il apparaît que les deux grandes extinctions de masse dans l'histoire de la Terre (...) ont été causées toutes les deux par des collisions catastrophiques", avec des corps célestes, soulignent les chercheurs. Asish Basu, professeur des sciences de la Terre à l'université de Rochester, dans l'Etat de New York, affirme que la composition chimique de fragments rocheux prélevés dans l'Antarctique apporte la preuve d'un impact très violent, il y a 251 millions d'années. Les fragments ont été découverts dans une couche géologique marquant le début de l'extinction du Permien-Triassique. Une analyse montre qu'ils ont des propriétés chimiques qui sont la marque distinctive des météorites. "On ne peut trouver la composition chimique que nous avons découverte dans ces fragments que dans des météorites très primitives de 4,6 milliards d'années, aussi anciennes que notre Terre", précise le Pr Basu, principal auteur de l'étude. Cette découverte accrédite la théorie selon laquelle un corps céleste de la taille d'une montagne a percuté la Terre. L'impact dévastateur aurait provoqué une immense boule de feu et envoyé des milliards de tonnes de poussières dans l'atmosphère, masquant le Soleil pendant des mois. Il aurait également déposé une couche de poussières de même composition chimique que la météorite. Le Pr Basu note que des spécimens retrouvés dans des roches du Permien-Triassique en Chine ont une composition chimique similaire à celle des fragments de l'Antarctique, ce qui conforte la théorie de la collision avec un corps céleste. En outre, ajoute-t-il, du quartz choqué, qui se forme lors d'un impact à très grande vitesse sur une roche contenant de tels cristaux, a été retrouvé sur les deux sites. A l'époque du Permien-Triassique, on estime que l'Afrique, l'Amérique du Sud, l'Inde, l'Australie et l'Antarctique ne formait qu'un seul supercontinent appelé la Pangée. On ne sait pas exactement où la météorite a pu tomber, avoue le Pr Basu. "Nous pensons que l'impact a eu lieu près de ce qui est aujourd'hui l'ouest de l'Australie." La vie sur Terre à l'époque était très différente. "Il n'y avait pas de grands animaux, mais beaucoup d'espèces vivant sur terre et dans la mer, et il y avait des plantes", souligne Asish Basu. Cette nouvelle étude laisse certains experts perplexes. Ils sont surpris que des traces de météorites de 251 millions d'années aient pu résister à l'érosion aussi longtemps. Birger Schmitz de l'université de Göteborg, en Suède, estime qu'il serait "vraiment remarquable" de trouver de tels fragments de météorite non altérés. "J'ai le sentiment que ce n'est pas le cas", dit-il. Le Pr Basu affirme que "personne dans le monde ne peut remettre en cause nos découvertes chimiques". La question, dit-il, est de savoir quelles circonstances exceptionnelles ont permis à ces spécimens de parvenir jusqu'à nous quasiment intacts.

Science :

http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/302/5649/1388?etoc

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