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Manger trop salé affaiblit nos défenses immunitaires

Des chercheurs allemands de l'Université de Bonn ont montré un nouvel effet néfaste du sel : ce dernier affaiblirait le système immunitaire en le rendant plus sensibles aux infections bactériennes.

De précédentes études allaient pourtant dans le sens inverse. En stimulant la production de macrophages et de lymphocytes T, le sel aiderait à lutter contre les maladies de peau parasitaires comme la leishmaniose ou l'eczéma atopique. Le sel est, par ailleurs, cytotoxique pour les bactéries. Mais, pour Katarzyna Jobin, principale auteure de la nouvelle étude, ces observations, peut-être valables pour la peau, ne peuvent pas être généralisées au niveau de l'organisme entier.

« La concentration en sel est maintenue en grande partie constante dans le sang et dans les différents organes, explique la chercheuse. Dans le cas contraire, des processus biologiques importants seraient altérés ». La seule exception est justement la peau, qui fonctionne comme un « réservoir de sel » pour l'organisme.

Pour le reste, le sel en excès est filtré par le rein et excrété dans l'urine. Et c'est là que se situe le problème : la médullaire rénale, qui sert de « capteur » pour maintenir l'équilibre sanguin en sel et en eau, entraîne une accumulation de glucocorticoïdes lorsqu'on mange trop salé. Ces derniers inhibent à leur tour l'action des granulocytes neutrophiles, des cellules immunitaires qui s'attaquent aux bactéries. Bien que leur nombre reste constant, ces derniers semblent beaucoup moins efficaces -- c'est d'ailleurs pourquoi la corticostérone est utilisée comme anti-inflammatoire.

Pour démontrer ce mécanisme, les chercheurs ont soumis des souris infectées par la Listeria à un régime riche en sel et ont constaté que ces dernières présentaient une concentration de bactéries pathogènes 100 à 1.000 fois supérieure à celle des souris normales. Même conclusion pour les infections urinaires à E.Coli, qui guérissent également beaucoup plus lentement chez les souris nourries avec un régime très salé, note l'étude. Les chercheurs ont poursuivi leur investigation chez l'humain.

Dix volontaires ont été nourris avec un régime hypersodé (6 g de sel supplémentaire par jour, l'équivalent de deux gros hamburgers) pendant une semaine. Résultat : une augmentation de corticostérone pouvant aller jusqu'à 500 %.

Rappelons que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) préconise une consommation de 5 grammes par jour. Or, en France, la consommation moyenne de sel ajouté est de 9 g/jour en moyenne chez les hommes et de 7 g/j chez les femmes, d'après l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

STM

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