Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Neurosciences & Sciences cognitives
Le lien biologique stress-dépression mieux compris
- Tweeter
-
-
1 avis :
Des chercheurs américains menés par Caroline Ménard, de l’Université Laval, et Scott J. Russo, de l’Université Mount Sinai (New York), ont découvert que le stress réduit l’étanchéité de la « barrière hémato-encéphalique » (BHE). Celle-ci est composée de cellules très serrées les unes sur les autres et tenues ensemble par une protéine nommée claudine-5, qui agit un peu comme le ciment dans un mur de brique. La fonction de cette barrière est de protéger le cerveau, organe très sensible, contre des contaminants ou des microbes qui pourraient circuler dans le sang.
Comme le cerveau des gens déprimés montre souvent des signes d’inflammation, Mme Ménard et ses collègues ont fait l’hypothèse que si cette BHE se relâchait, cela pouvait permettre à plus de molécules et microbes de passer et ainsi provoquer de l’inflammation dans le cerveau. Les risques de dépression s’en trouveraient alors accrus.
En plaçant des souris modifiées génétiquement pour être sensibles au stress dans des cages juste à côté de souris plus grosses et agressives, ils ont créé une situation de stress chronique pour leurs « souris-test ». Et ils ont constaté qu’elles produisaient moins de claudine-5 et montraient plus de comportements dépressifs que les souris non-stressées.
Ensuite, afin de vérifier que c’était bien un déficit de claudine-5 qui était en cause — et non un autre facteur qui vient avec le stress, car celui-ci provoque plusieurs changements dans l’organisme —, ils ont infecté d’autres souris avec un virus qui entravait le travail de cette protéine, et le lien a bel et bien été confirmé.
En outre, ils ont aussi examiné une soixantaine de cerveaux humains de la Banque de cerveau de l’Institut Douglas (U. McGill), et ont constaté que chez les sujets qui souffraient de dépression majeure quand ils sont décédés, les niveau de claudine-5 étaient inférieur de 50 % à ce qu’on voit dans le cerveau des non-dépressifs.
« Notre étude est la première à démontrer que l’inflammation périphérique induite par un stress social chronique peut influencer directement le cerveau en altérant l’intégrité de la barrière hématoencéphalique. Elle confirme également le rôle central de l’inflammation dans le développement de symptômes dépressifs », précise la Docteure Ménard.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Le TDAH associé à un risque accru de démence liée à l'âge
Des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) ont montré que les adultes atteints du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) présentent, dans le cerveau, des ...
Un lien entre temps passé sur le Net et dégradation de la santé mentale chez les jeunes
Une étude austro-espagnole s'est intéressée au lien entre l'évolution de la santé mentale chez les jeunes et le déploiement de la fibre optique dans le pays. Dans l’étude, la chercheuse Esther ...
Edito : L’Imagination, moteur de l’Intelligence humaine - Vers une théorie dynamique, globale et non linéaire de l'intelligence
CAMPAGNE de DONS 2024 : Lecteurs et lectrices de RT Flash, vous êtes des gens formidables. Vous avez été des dizaines et des dizaines à répondre à mon appel de la semaine dernière. Nous ne sommes ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 227
- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
- Partager :