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L'insuffisance rénale mauvaise pour le coeur

Surprise pour le milieu scientifique : l'insuffisance rénale a le temps d'entraîner des lésions cardiaques chez un malade, bien avant l'apparition de symptômes, selon une nouvelle étude américaine. Ce travail, qui concerne plus de 50.000 patients américains, est publié dans le dernier numéro du journal "Archives of Internal Medicine". Il devrait inciter les médecins à diagnostiquer plus tôt une insuffisance rénale. Cela ne coûtera que le prix d'une analyse de sang et d'urine, soit moins de 25 dollars ou 18,5 euros. Un examen que ses défenseurs veulent rendre banal, tout comme le dosage du cholestérol.

"Le patient moyen connaît son taux de cholestérol", observe le Docteur Peter McCullough, directeur de médecine préventive à l'hôpital William Beaumont du Michigan. "En revanche, le patient moyen n'a aucune idée de l'état de sa fonction rénale." L'insuffisance rénale chronique est une épidémie silencieuse : on estime que des millions de personnes en sont atteintes sans le savoir. Les reins perdent leur capacité à filtrer le sang si lentement que les symptômes n'apparaissent que lorsque la maladie est installée. A ce stade, la phase terminale est rapidement atteinte. Aux USA, 400.000 personnes ont ainsi besoin d'une dialyse ou d'une transplantation pour survivre.

Alors que les insuffisants rénaux ont peur de la dialyse, en réalité la plupart vont mourir de complications cardiaques avant que leurs reins n'arrivent à ce stade. Une notion connue des spécialistes du rein mais ignorée du reste de la profession. McCullough et son équipe ont suivi près de 37.000 personnes âgées de 53 ans en moyenne qui s'étaient portées volontaires pour la surveillance de leur rein. Trois marqueurs de la fonction rénale ont été analysés : la filtration glomérulaire, le taux d'albumine urinaire et la recherche d'une anémie. Ils ont par ailleurs été interrogés sur l'existence d'une malade cardiovasculaire préalable.

Selon les résultats, plus les marqueurs affichaient des taux inquiétants et plus les risques d'avoir une maladie cardiovasculaire augmentaient. Bien qu'on ne meurt pas à cet âge, les personnes qui présentaient des problèmes rénaux associés à une maladie cardiovasculaire connue avaient trois fois plus de risques de mourir dans les deux ans et demi, et pour la majorité d'entre eux de problèmes cardio-vasculaires. McCullough explique ce phénomène par le fait que le coeur et les reins envoient des signaux à la moelle épinière qui, en réponse, fabrique une variété de cellules souches capables de les conserver en bon état. Mais quand l'un des deux organes se met à dysfonctionner, ce mécanisme ne fonctionne plus.

AP

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