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L'énergie solaire pour traiter l'eau

C'est entre mer et sierra, au milieu des cultures sous serre de la région d'Almeria, en Andalousie, que les ingénieurs Sixto Malato et Julian Blanco ont mis en place une technologie de pointe pour traiter les eaux contaminées grâce à l'énergie solaire. Leur découverte vient d'être récompensée par la communauté scientifique européenne, qui leur a décerné, le 13 janvier dernier à Monte Carlo, le grand prix du jury européen. Une récompense qui souligne l'originalité d'une recherche, qui a fait l'objet de plus de quatorze ans de travail et financée en grande partie par des fonds de projets européens. A la différence d'expériences scientifiques réalisées pour la plupart à une échelle réduite, la dépollution de l'eau par photocatalyse mise au point par les deux Espagnols est aujourd'hui mise en application à un niveau industriel. Les agriculteurs d'El Ejido, une grosse bourgade près d'Almeria, qui produit chaque année 1,5 million de tonnes par an de légumes, en sont les premiers utilisateurs.

Chaque année, les maraîchers utilisent deux millions de bidons de pesticide dont plus de la moitié est désormais traitée dans une des usines de la Plate-forme solaire d'Almeria. Avant d'être recyclés, les bidons sont nettoyés à grande eau. Le liquide contaminé passe ensuite dans des tubes superposés sur des panneaux solaires de vingt mètres, avant d'être reversé dans la mer, une fois purifié. «L'énergie solaire est à l'origine d'un processus photochimique produisant une dégradation des pesticides», explique Sixto Malato. Elle déclenche la minéralisation de composés organiques industriels, non biodégradables et toxiques, sans ajout chimique. A la fin, il ne reste plus que du dioxyde de carbone et des sels inorganiques, non polluants. Selon Sixto Malato, la difficulté de cette technique réside notamment dans la «récupération» des rayons ultraviolets ou de la partie du spectre lumineux le plus proche des ultraviolets. «Notre technique est aujourd'hui au point et suscite l'intérêt de plusieurs chercheurs internationaux, dont le département de l'Energie américain», note Sixto Malato. Cette technologie peut en effet être appliquée à la décontamination des eaux de traitement des produits pharmaceutiques et des colorants. Dans l'avenir, elle pourrait aussi permettre la purification d'eau potable en zone rurale dans les pays émergents, uniquement par le biais de la lumière solaire sans ajout chimique.

Figaro

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