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L'effet de serre atmosphérique confirmé par une étude de la Nasa

La Terre absorbe davantage d'énergie solaire qu'elle n'en émet, un déséquilibre calorique qui confirme le réchauffement de la planète par effet de serre atmosphérique dû à la pollution humaine, indique une étude de la Nasa, publiée aux Etats-Unis.

"Ce déséquilibre d'énergie est l'indice prouvant que les estimations scientifiques de l'impact de l'activité humaine sur le climat sont bien exactes", a déclaré James Hansen, directeur des études spatiales de l'institut Goddard de la Nasa, l'agence spatiale américaine, principal auteur de ces recherches publiées dans Science Express, version en ligne de la revue scientifique américaine. Utilisant des satellites qui relaient des données recueillies par des stations climatologiques installées sur des bouées sur les océans ou dans des stations terrestres, ainsi que des modèles informatiques d'océanographie, cette équipe de chercheurs a calculé que la Terre retenait 0,85 watt d'énergie de plus par mètre carré qu'elle n'émettait sur une période donnée. Cette accumulation d'énergie entraînera, si elle persiste, un relèvement de 0,6 degré Celsius (un degré Fahrenheit) de la température médiane de la Terre d'ici la fin du siècle, selon ces chercheurs. Bien que paraissant modeste, cette quantité de chaleur supplémentaire, emmagasinée sur l'ensemble de la superficie du globe, aura un impact significatif sur le climat, ont-ils affirmé. Un accroissement d'un watt par mètre carré maintenu pendant dix mille ans est suffisant pour faire fondre la glace d'un kilomètre à la surface de l'océan, ont calculé ces climatologues.

En outre, les océans gardent la chaleur plus longtemps que le sol, ont-ils souligné, comme le montre le fait que l'eau met plus longtemps à se réchauffer au début de l'été que l'air. Ce phénomène, qui se produit dans les profondeurs océaniques, appelé "inertie thermale", signifie que l'on peut s'attendre à terme à une élévation supplémentaire de 0,6 degré Celsius (un degré Fahrenheit), ont relevé ces scientifiques. En d'autres termes, souligne James Hansen, si le monde décide d'avoir davantage de preuves du réchauffement atmosphérique avant d'agir, le phénomène d'inertie thermale des océans laisse prévoir un changement climatique encore plus important qu'il sera très difficile voire impossible d'éviter.

En effet, "des eaux plus chaudes accroissent la probabilité d'une fonte accélérée de la couche de glace aux pôles comme l'a déjà montré la montée du niveau des océans". Les données recueillies par les satellites d'observation ont montré que le niveau des océans a monté de 3,2 centimètres (1,26 pouces) depuis 1993, a-t-il précisé. Cette variation paraît minime mais elle est deux fois plus importante que celle enregistrée sur l'ensemble du siècle dernier. "Il est donc nécessaire de surveiller la fonte et désintégration des glaces pour éviter que ce phénomène ne deviennent incontrôlable", a insisté James Hansen.

Cette étude américaine met en évidence une question capitale pour le réchauffement à venir : celle de l'inertie du système climatique. Une inertie largement liée à l'océan et aussi aux calottes polaires, explique Jean Jouzel, directeur de l'Institut Pierre-Simon-Laplace. Cela signifie que nous subirons pendant longtemps les effets du déséquilibre énergétique actuel, même si on maintient les GES à leur taux d'aujourd'hui. Le niveau des océans continuera aussi à s'élever de 10 à 25 cm pendant plusieurs siècles. Si on ne stabilise pas le taux des GES, ce sera pire, car l'élévation sera de 40 cm par siècle. Aussi, l'idée que certains avancent, selon laquelle le recours à de nouvelles techniques pourrait minimiser les dégâts, est illusoire comparée à l'énorme énergie des océans."

"C'est donc un défi considérable qui attend l'espèce humaine, prévient le spécialiste français, membre du GIEC. Nous relâchons actuellement dans l'atmosphère 7 milliards de tonnes de carbone par an. Pour stabiliser la situation, il faudrait descendre à 2 milliards de tonnes. Cela plaide donc en faveur de l'Europe, qui souhaite limiter à 2 ºC l'augmentation de la température par rapport à celle qui prévalait avant l'ère industrielle."

NASA

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