Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
L'ADN « sauteur » régule des neurones humains
- Tweeter
-
-
0 avis :
Le génome humain contient plus de 4,5 millions de séquences d’ADN appelées « éléments transposables », qui s’y sont répandus durant l’évolution et contribuent au contrôle de l'expression des gènes. Ils le font en se liant à des facteurs de transcription, qui sont des protéines qui contrôlent la vitesse de transcription de l’ADN en ARN, influençant ainsi l’expression des gènes dans un vaste domaine d’événements biologiques.
Une équipe internationale de scientifiques dirigée par Didier Trono à l’EPFL a maintenant découvert que des éléments transposables jouent un rôle important dans le contrôle du développement du cerveau humain.
Ces scientifiques ont trouvé que des éléments transposables régulent le développement du cerveau en établissant un partenariat avec deux protéines spécialisées de la famille de protéines connues sous le nom de « protéines KRAB à doigt de zinc » ou KZFP. En 2019, une autre étude dirigée par Trono a montré que les KZFP jugulaient l’activité régulatrice d’éléments transposables durant les tout premiers jours de la vie de l’embryon. Ils soupçonnaient toutefois que ces séquences régulatrices étaient réactivées ultérieurement pour orchestrer le développement et le fonctionnement d’organes adultes.
Les chercheurs ont identifié deux KZFP présentes seulement chez les primates et ils ont trouvé qu’elles sont exprimées dans des régions spécifiques du cerveau humain, tant durant son développement que chez l’adulte. Ils ont en outre observé que ces protéines contrôlaient l'activité d’éléments transposables dans des neurones et des organoïdes cérébraux cultivés au laboratoire. En conséquence, ces deux KZFP influençaient la différenciation et le profil de neurotransmission de ces neurones, tout en les protégeant contre des réponses inflammatoires qui étaient déclenchées si leurs éléments transposables cibles n’étaient pas réprimés.
« Ces résultats révèlent comment deux protéines qui ne sont apparues que récemment dans l’évolution ont contribué à modeler le cerveau humain en facilitant la cooptation d’éléments transposables, ces cousins des virus qui refaçonnent notre génome depuis la nuit des temps » déclare Didier Trono. « Nos résultats suggèrent aussi de possibles mécanismes pathophysiologiques derrière des maladies telles que la sclérose latérale amyotrophique ou d’autres troubles neurodégénératifs ou neuro-développementaux, et ils fournissent des pistes pour la prévention ou le traitement de ces affections ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Un nouveau modèle de tumeurs cérébrales offre de l'espoir pour les traitements sur le cancer personnalisés
Des scientifiques du Centre de recherche sur le cancer allemand (DKFZ) et de l'Université de Shanghai ont développé une méthode innovante pour la croissance des tumeurs cérébrales de patients ...

Des hormones sexuelles au cœur d’un nouveau mécanisme pro-métastatique
Une équipe de l’Institut Curie, de l’Inserm et du CNRS, a mis en lumière un nouveau mécanisme moléculaire, jusqu’alors inconnu, liant les œstrogènes (hormones sexuelles féminines) à l’aggravation de ...

Enfin un nouveau traitement contre les léiomyosarcomes
L’étude Doxorubicin–Trabectedin with Trabectedin Maintenance in Leiomyosarcoma, promue par Gustave Roussy sous la direction de la Dr Patricia Pautier, responsable du comité de cancérologie ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :