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Il y a bien eu de l'eau sur Mars dans un lointain passé

Les chercheurs s'accordent sur une ancienne présence d'eau liquide sur Mars, mais ni sur sa durée ni sa stabilité. Une équipe internationale, comprenant des chercheurs du Laboratoire de planétologie et de géodynamique de Nantes (CNRS/Université de Nantes/Université d'Angers) et de l'Institut d'astrophysique spatiale (CNRS/Université Paris-Sud), a identifié sur Mars des strates sédimentaires d'origine lacustre. Leurs caractéristiques confirment qu'un climat favorable à l'eau liquide a durablement existé  sur la planète rouge il y a 3,8 milliards d'années.

Pour parvenir à ces conclusions, les sondes Mars Express de l'ESA et Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA ont analysé le sol de plaines situées au nord du bassin de Hellas, un des plus grands cratères d'impact de tout le système solaire. Par analogie aux « mers lunaires », ces plaines étaient considérées comme ayant une origine volcanique.

Or, les instruments indiquent la présence de larges volumes de roches sédimentaires. La caméra HRSC a fourni une couverture régionale de la zone, tandis que HiRISE a permis une observation plus fine de la teinte et de la texture des sédiments, profitant de zones d'érosion. Les spectro-imageurs OMEGA et CRISM ont de leur côté analysé la composition des terrains et confirmé la présence de strates riches en minéraux argileux. Ces derniers ne se retrouvent pas dans les coulées de lave et proviendraient au contraire de dépôts lacustres ou de plaines alluviales.

Pour former ces plaines sédimentaires, épaisses de plus de 300 m et étendues sur des dizaines de kilomètres, un climat moins froid et sec qu'actuellement a été nécessaire. Il a également dû se maintenir pendant plusieurs millions d'années. 400 millions d'années plus tard, ces sédiments ont été localement recouverts par des terrains volcaniques.

Ceux-ci ont scellé les zones d'érosion, permettant aux chercheurs de quantifier ce processus. Ainsi, lors de cette époque ancienne, un taux d'érosion cent fois supérieur aux estimations du taux d'érosion actuel, et des trois derniers milliards d'années, est nécessaire pour expliquer ces zones. Pour cela, il faut que l'atmosphère ait été relativement dense avant la formation des laves.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JGR

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