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Un goût inné pour la géométrie
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La ligne droite, le triangle, l'angle, le rectangle, le cercle et son centre... tous ces concepts géométriques seraient des notions intuitives universellement partagées, selon une étude menée en Amazonie chez des Indiens Mundurucus, publiée dans la revue Science. Certains chercheurs se demandent si la capacité à dénombrer ou à manier des concepts géométriques est en partie innée ou dépend entièrement de la création d'un langage propre à ces domaines.
Plusieurs équipes mènent des recherches auprès de tribus indiennes d'Amazonie, qui ne disposent pas d'un langage mathématique très développé. Les Mundurucus, par exemple, n'ont pas de mot pour désigner une quantité supérieure à cinq. L'anthropologue Pierre Pica et le spécialiste en sciences cognitives Stanislas Dehaene ont déjà étudié les capacités de calcul et de numération des Mundurucus et en ont conclu qu'ils avaient un sens inné de l'approximation des quantités, même si pour des opérations de calcul ils étaient vite dépassés.
Cette fois-ci Pica et Dehaene ont mené des tests basés sur la géométrie euclidienne auprès d'adultes et d'enfants Mundurucus. Il fallait par exemple ''chercher l'erreur'' parmi six figures géométriques. L'autre série de tests consistait à utiliser une carte pour trouver un objet, la carte n'étant pas un outil utilisé par ces Indiens d'Amazonie. Le taux de réussite aux premiers tests était de 66,8 % et de 71 % pour la carte. Des tests comparables menés sur des enfants et des adultes américains par une chercheuse de Harvard montrent que les résultats sont comparables chez les enfants. En revanche les adultes Américains s'en sortent mieux que les Indiens.
Pour Stanislas Dehaene et ses collègues, cela montre qu'il existe une compréhension spontanée des concepts géométriques. Le fait que les Mundurucus n'aient pas de mots pour les désigner expliquerait cependant que les performances soient les mêmes chez les enfants et chez les adultes.
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