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La France concentre ses forces dans les technologies solaires
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Un soleil de plomb frappe les panneaux photovoltaïques dressés devant des bâtiments préfabriqués, faisant miroiter les cristaux de silicium dont les électrons, excités par les photons solaires, génèrent du courant. A l'intérieur, trois compteurs accueillent le ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la recherche. Le premier indique la puissance électrique développée par les capteurs : 6,6 kW. Le deuxième l'énergie produite depuis la mise en service de l'installation : 7 334 kW/h. Le dernier la quantité de gaz carbonique qu'aurait émise une énergie équivalente d'origine fossile : 3 887 kg.
Mieux qu'un long discours, ces trois voyants symbolisent les ambitions de l'Institut national de l'énergie solaire (INES), créé sur le parc technologique de Savoire entre Chambéry et Aix-les-Bains. Il s'agit de réduire le retard pris par la France dans le domaine des technologies solaires, longtemps sacrifiées à la stratégie du tout-nucléaire. Et de contribuer à l'engagement gouvernemental de porter de 14 % à 21 % le pourcentage d'électricité produite à partir d'énergies renouvelables à l'horizon 2010.
La France part de très loin. Fin 2004, ses installations photovoltaïques, en site rural isolé ou raccordées au réseau électrique, ne représentaient qu'une puissance de 26 mégawatts (MW) : 40 fois moins qu'au Japon, numéro un mondial, 30 fois moins qu'en Allemagne, leader européen, 15 fois moins qu'aux Etats-Unis. Le marché mondial des capteurs photovoltaïques connaît pourtant une progression très rapide : depuis cinq ans, il enregistre une progression annuelle de l'ordre de 35 %.
Les récentes mesures fiscales annoncées par le gouvernement - un crédit d'impôt de 50 % sur les nouveaux équipements et une hausse des tarifs d'achat de l'électricité d'origine photovoltaïque - pourraient signer le véritable décollage de cette filière dans l'Hexagone. La vocation du nouvel institut est de l'accompagner, en concentrant et en renforçant le potentiel national de recherche et de développement. Porté par le Département de la Savoie et la région Rhône-Alpes, qui lui affectent chacun 15 millions d'euros sur trois ans, soutenu par l'Etat, qui le créditera de 30 millions d'euros supplémentaires, l'INES s'installera, d'ici à 2009, dans un ensemble de laboratoires et de bureaux de 12 000 m2, regroupant plus de 200 chercheurs et techniciens du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l'Université de Savoie et du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
Le défi majeur auquel sont confrontés les chercheurs est celui de la réduction du coût du kW/h photovoltaïque, aujourd'hui de l'ordre de 45 centimes, contre 3 à 4 centimes pour le kW/h nucléaire. Plusieurs pistes sont explorées.
Le CEA collabore ainsi à une unité industrielle pilote, Photosil, dédiée à la production de silicium pour capteurs à bas prix. Le principe est d'utiliser non pas le silicium extrêmement pur requis par les composants électroniques, mais du silicium de qualité dite « métallurgique », beaucoup moins cher, dont les impuretés sont supprimées par une série de traitements. A terme, le kilo de silicium photovoltaïque pourrait être fourni pour moins de 15 euros, contre 50 aujourd'hui.
Autres voies de recherche : des cellules plus fines, donc moins gourmandes en silicium, le remplacement du silicium par des polymères ou des nanocomposants, mais aussi une meilleure intégration des modules solaires dans les bâtiments.
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