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Fibromyalgie : l'hypothèse de l'inflammation cérébrale se confirme…

En utilisant une nouvelle technique d’imagerie basée sur le marquage spécifique des cellules, une équipe de recherche américano-suédoise a découvert que les microglies, qui jouent un rôle-clé dans la défense immunitaire du système nerveux, sont davantage activées et de manière généralisée dans le cerveau des patients atteints de fibromyalgie. Selon cette étude, qui ne manquera pas d'être discutée, cette pathologie encore  mal comprise serait  liée à un état inflammatoire persistant dans le cerveau.

La fibromyalgie est un syndrome douloureux chronique qui se traduit notamment par des douleurs diffuses persistantes, qui peuvent débuter dans le dos et le cou avant de s’étendre dans le reste du corps, et s’accompagne d’une fatigue chronique, d’une perturbation du sommeil ou encore de troubles de la mémoire et de l’attention.

En France, la fibromyalgie toucherait 1,6 % de la population, en grande majorité des femmes. La maladie, difficile à diagnostiquer, a longtemps été négligée. La prise en charge est inégale et s’appuie essentiellement sur des traitements symptomatiques, à défaut d’avoir identifié l’origine des troubles.

De précédente études avaient déjà montré l'implication probable de l’inflammation du système nerveux central dans l’apparition de la fibromyalgie. Ce nouveau travail a pu, cette fois, confirmer la présence d’une inflammation dans le cerveau de ces patients, grâce à une technique d’imagerie combinant l’IRM à la tomographie par émission de positons (TEP).

Les chercheurs ont utilisé un produit radioactif ayant la capacité de se lier de manière spécifique à la protéine de translocateur (TSPO), un biomarqueur associé à la neuro-inflammation qui est surexprimé dans les microglies activées. Les chercheurs peuvent alors visualiser par imagerie le niveau d’activité des cellules microgliales.

L'étude a porté sur 31 patients atteints de fibromyalgie et âgés de 50 ans en moyenne. Un examen par imagerie IRM/TEP a été effectué, après injection du marqueur. L’équipe suédoise a, en plus, utilisé un autre marqueur pour visualiser l’activité des astrocytes.

Les résultats d’imagerie ont été comparés à ceux de 27 volontaires en bonne santé. Les deux équipes, qui ont opéré de manière indépendante chacune de leur côté, montrent que les cellules microgliales des patients atteints de fibromyalgie sont plus actives dans plusieurs régions du cerveau, comparativement à celles des volontaires sains.

En revanche, l’activité des astrocytes est apparue similaire, ce qui suggère que les symptômes de la fibromyalgie sont liés à l’activité de la microglie. « D’autres études avec de plus larges cohortes sont toutefois nécessaires pour confirmer que les astrocytes n’ont pas un rôle clé dans la physiopathologie ».

"L’activation des cellules gliales observée dans notre étude libère des médiateurs de l’inflammation qui seraient impliqués dans la sensibilisation des voies de la douleur et pourraient jouer un rôle dans l’apparition de symptômes comme la fatigue", a souligné Marco Loggia, qui ajoute "Reste à savoir à présent si la modulation de l’activité de la microglie peut être envisagée comme une stratégie thérapeutique viable contre la fibromyalgie".

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Direct

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