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Une famille d'antibiotiques aurait un effet neuroprotecteur
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Une famille d'antibiotiques à laquelle appartient la pénicilline pourrait avoir un effet bénéfique contre les dommages subis par les nerfs dans nombre de maladies neurologiques, comme les attaques cérébrales, la démence, l'épilepsie et la maladie de Charcot (SLA), selon des chercheurs américains. Les effets favorables de cette famille d'antibiotiques appelés béta-lactamines, observés sur des souris, n'ont pas de rapport avec leur capacité à détruire les bactéries, soulignent les chercheurs. En fait, ces antibiotiques contrecarrent la dangereuse surdose au niveau des nerfs d'un des messagers chimiques du cerveau, le glutamate, en actionnant un gène, le GLT1. Ils augmentent ainsi le nombre de transporteurs évacuant le surplus de glutamate. Normalement, le glutamate excite les nerfs pour faciliter la transmission des messages électriques d'un nerf à l'autre, mais son excès les tue, comme dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou d'autres maladies. "Il serait grandement prématuré pour les patients concernés de réclamer ces antibiotiques ou d'en prendre de leur propre chef", met en garde le responsable de l'étude, le Pr Jeffrey Rothstein, directeur à l'université Johns Hopkins d'un centre de recherche sur la SLA. L'université et ce spécialiste détenteurs de brevets couvrant ce potentiel thérapeutique ont cédé une licence au laboratoire Ruxton. "Seul un essai clinique peut prouver l'éventuelle utilité de ces antibiotiques et leur innocuité à long terme", selon le neurologue. L'injection quotidienne de l'antibiotique ceftriaxone dès les premiers signes de SLA ont retardé les dommages nerveux et augmenté la survie de dix jours des souris comparées à leurs congénères non traités.
La pénicilline marche mieux en éprouvettes, mais sur l'animal, c'est la ceftriaxone, sans doute parce qu'elle atteint plus aisément le cerveau. Les chercheurs envisagent un cocktail thérapeutique pour prévenir les autres causes de dégénérescence nerveuse, car le traitement n'a pas empêché les souris de succomber (faiblesse et paralysie). La SLA est une maladie neurologique dégénérative (troubles moteur, de la déglutition, puis état grabataire), survenant généralement vers 50-60 ans, avec une durée moyenne d'évolution de 3 ans. Mais 20 % des malades vivent plus de 5 ans après l'apparition des premiers symptômes et 10 % en moyenne 10 ans. Dans les formes bénignes, la maladie peut rester stable plus de 30 ans. Décrite par le Français Jean-Martin Charcot en 1869, cette maladie (dite de Lou Gehrig aux Etats-Unis) toucherait près de 2 personnes pour 100.000 habitants par an (trois cas diagnostiqués par jour en France, 15 aux Etats-Unis).
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- Publié dans : Médecine
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