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Edito : Eradiquer la pauvreté, il en va de la Paix sur notre Terre

Dans son dernier rapport, particulièrement passionnant, (

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http://www.developmentgoals.org/goals-poverty.html ) la Banque mondiale (BM) appelle "à une action urgente à l'échelon mondial pour aider un nombre plus important de pays à atteindre les objectifs fixés pour le développement international". "Nous ne nous demandons pas ici ce qu'il va arriver à l'économie américaine demain. Nous parlons de la pauvreté dans le monde", a souligné dimanche Nicholas Stern, l'économiste de la BM. Le nombre de personnes vivant dans le Monde avec moins d'un dollar (1,10 euro) par jour est tombé de 452 millions à 65 millions entre 1990 et 1998 en Asie de l'Est et dans la région Pacifique, cette région comprenant la Chine. En revanche, il a grimpé pendant cette même période de 242 millions à 302 millions en Afrique sub-saharienne. Dans l'ensemble du monde, le nombre de personnes vivant sous ce seuil d'extrême pauvreté a diminué de 8 % en pourcentage et de 100 millions de personnes en valeur absolue, passant de 1,276 milliard à 1,175 milliard pendant les années 90, sur une population mondiale totale à la fin du 20ème siècle de 6 milliards d'habitants, indique la Banque Mondiale. Mais ce progrès est dû essentiellement à une amélioration en Extrême-Orient qui peut être imputée, principalement, à la croissance économique en Chine. "Si quelques pays en développement, surtout en Asie de l'Est, peuvent atteindre les objectifs de développement, d'autres, essentiellement en Afrique, n'y parviendront pas sans une coopération internationale", affirme le rapport. Dans ses prévisions pour les 15 années à venir, la Banque présente deux scénarios. L'un table sur une croissance moyenne annuelle du PIB par tête de 2,3 % dans les pays en développement et l'autre de 3,7 %. Le nombre de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour devrait baisser en 2015 à 1,011 milliard dans le premier cas et à 777 millions dans le second. Pour l'Afrique, avec le premier scénario, 426 millions de personnes seront sous le seuil de l'extrême pauvreté et avec le second 297 millions. Les objectifs de développement fixés par les Nations Unies et approuvés en septembre dernier par les chefs d'Etat de 149 pays, sont, pour la période 1990-2015, de réduire de moitié le nombre de personnes vivant en situation d'extrême pauvreté, de scolariser tous les enfants en école primaire, de réduire les taux de mortalité infantile des 2/3 et de réduire les taux de mortalité des mères à l'accouchement des 3/4. La Banque Mondiale rappelle que 10 millions d'enfants de moins de 5 ans sont morts de maladies en 1999 et que plus de 113 millions ne vont pas à l'école. Près d'un demi-million de femmes meurent pendant leur grossesse et l'accouchement. L'épidémie de Sida n'améliore pas les perspectives de l'Afrique où se trouvent actuellement 70 % de l'ensemble des personnes infectées par ce virus dans le monde. Dans le cadre de l'initiative pour l'allégement de la dette des pays pauvres très endettés, la Banque mondiale et le FMI se sont engagés à aider 22 pays parmi les plus pauvres à réduire de 34 milliards de dollars le service de leur dette et cet allégement pourrait atteindre 53 milliards de dollars avec les effacements de dettes bilatérales consentis par des gouvernements. Les deux institutions souhaitent étendre cette initiative à 11 autres pays "en conflit" exclus du programme d'allégement de dette. Les conflits "restent un obstacle majeur à l'amélioration de la vie de millions de personnes, en particulier en Afrique", a noté le CFMI. Le FMI et la Banque mondiale soulignent que la dette ne sera supportable que si l'on s'attaque aux racines de la pauvreté, notamment aux problèmes d'éducation et de santé. James Wolfensohn, président de la Banque mondiale, a déclaré que son institution était prête à s'impliquer et à administrer un nouveau fonds proposé par l'Italie pour améliorer la santé dans les pays les moins développés. Ce fonds devrait disposer d'au moins un milliard de dollars, avec des contributions émanant de sources diverses. Il s'efforcera en particulier de combattre la tuberculose et le paludisme, maladie dont Brown a souligné qu'elles causent chaque année quatre millions de morts évitables. Un peu plus tôt, la Banque mondiale avait reconnu que, à moins de mesures d'urgence, de nombreux pays en développement, en particulier en Afrique, ne parviendraient pas à atteindre leur objectif de réduire la pauvreté de moitié d'ici 2015. En effet, la situation ne s'est guère améliorée en Afrique sub-saharienne, notamment en ce qui concerne la scolarisation et la mortalité maternelle et infantile. La région compte aussi 70 % de l'ensemble des personnes infectées par le virus du sida de par le monde. Les comités du FMI et de la Banque mondiale ont affirmé que le développement du commerce et l'ouverture des marchés aux pays les moins développés seraient aussi des facteurs importants de réduction de la pauvreté et d'amélioration de la santé. Les pays en voie de développement pourraient disposer de 200 milliards de dollars de plus chaque année pour combattre la pauvreté si les pays riches accroissaient leur aide et abaissaient les barrières commerciales, a affirmé l'économiste en chef de la Banque mondiale. Nicholas Stern a prévenu les nations industrialisées qu'elles devraient s'améliorer nettement dans ces deux domaines si elles voulaient parvenir d'ici 2015 à réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans une extrême pauvreté. La Banque Mondiale invite donc les pays développés à augmenter leur aide au développement. Pour l'instant, seuls la Norvège, le Danemark, les Pays Bas et la Suède répondent à l'objectif d'y consacrer au moins 0,7 % de leur PIB. La moyenne est de 0,24 % et les Etats-Unis n'y accordent que 0,1 %, indique la BM. Un autre obstacle au développement est constitué par les barrières commerciales et les subventions accordées par les pays industrialisés à leurs produits, leur permettant ainsi d'être plus concurrentiels face à ceux des pays en développement. Si les pays riches faisaient passer le montant de l'aide étrangère de 0,25 % de leur PIB à 0,70 %, 100 milliards de dollars supplémentaires seraient disponibles annuellement pour les pays en voie de développement. Nicholas Stern a expliqué que si les nations industrialisées réduisaient les barrières commerciales imposées aux produits issus des PVD, les pays pauvres pourraient également gagner 100 milliards de dollars par an pour enrichir leur économie et développer leurs services sociaux fondamentaux. L'économiste en chef de la Banque mondiale s'interroge également sur les subventions versées par les pays industrialisés à leurs agriculteurs pour maintenir les prix à un niveau élevé et fermer la porte aux produits agricoles des PVD. "Les subventions agricoles dans les pays en développement représentent 300 milliards de dollars par an, soit environ le même montant que le PNB de l'ensemble de l'Afrique. Les diminuer serait bien non seulement pour les économies des pays développés mais aussi pour les pays en développement", a affirmé Nicholas Stern, qui s'est exprimé en faveur du lancement d'un nouveau cycle de négociations multilatérales dans le cadre de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). On mesure mieux les immenses défis politiques et économiques qui nous attendent quand on sait que la population mondiale est passée en 50 ans de 2.5 milliards à 6.1 milliards d'êtres humains. Même si la croissance démographique mondiale diminue plus vite que prévue, la population mondiale va continuer à croître de 1.1 % par an au cours de la prochaine décennie, soit une augmentation de 70 millions de personnes chaque année ! Le Produit Mondial Brut est estimé à environ 36000 milliards de dollars pour 2001. Il a été multiplié par 4, à valeur constante, depuis 1960. Si ce PMB était équitablement réparti entre tous les hommes, chaque terrien disposerait d'un revenu annuel de 6000 dollars (6600 euros) alors que dans la réalité un habitant de la planète sur 5 vit encore avec moins d'un dollar par jour, c'est-à-dire moins de 400 dollars par an. Cet écart entre pays riches et pauvres se retrouve également, et de manière tout à fait concrète, dans la répartition des biens matériels et de l'éducation au niveau mondial. Dans le domaine agricole, les pays de l'OCDE possèdent 927 tracteurs pour 1000 agriculteurs alors que ce ratio est de 5 pour 1000 dans le Tiers Monde. Dans le domaine de l'énergie, les pays riches, avec seulement 15 % de la population mondiale, consomment plus de la moitié de l'énergie mondiale, c'est-à-dire 10 fois plus par habitant que dans les pays pauvres. Dans le secteur des transports, les disparités sont tout aussi grandes puisqu'on compte en moyenne 580 véhicules pour 1000 habitants dans les pays riches, contre 10 véhicules pour 1000 habitants dans les pays pauvres. Sur le plan des technologies de l'information, les 400 millions de terriens connectés au Net se répartissent très inégalement puisqu'en moyenne on compte 40 fois plus d'ordinateurs personnels par habitant dans les pays riches qu'en Afrique subsaharienne. Mais il faut cependant souligner une évolution récente très encourageante : en 1995, seulement 5 pays d'Afrique subsaharienne étaient connectés au Web alors qu'en 2001 tous les pays de cette région sont branchés sur le Net. En outre, la croissance du taux de connexion au Net dans cette région est presque deux fois supérieure à la croissance mondiale moyenne. Autre signe positif, le recul général de l'illetrisme qui est passé de 30 à 24 % au niveau mondial entre 1990 et 1999. L'éradication définitive de la pauvreté et de l'ignorance sur notre planète n'est pas seulement un impératif moral, c'est aussi une nécessité économique, sociale et politique absolue et le seul moyen de construire un monde stable qui ne soit pas déchiré par des conflits inter et intra-étatiques de plus en plus dangereux et meurtriers. Si nos pays nantis, notamment en Europe, ne savent pas s'unir pour voir plus loin que leurs égoïsmes et leurs intérêts particuliers, nous devrons en subir les conséquences et elles seront dévastatrices car la misère et le désespoir attiseront une spirale infernale de haine et de violence. Pour éviter cette perspective désastreuse mais nullement improbable, nous devons, avec courage et imagination, repenser les finalités de notre économie et réinventer la fonction politique pour intégrer cette double dimension -planétaire et immatérielle- dans nos choix et nos projets de société.

René TRÉGOUËT

Sénateur du Rhône

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