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Une équipe française réalise la troisième greffe mondiale du visage

Un homme de 27 ans souffrant d'une maladie incurable déformant son visage a bénéficié de la deuxième greffe partielle du visage réalisée en France et de la troisième dans le monde, alors qu'une équipe britannique projette une première greffe complète du visage. "Le patient va bien d'un point de vue chirurgical", a déclaré lors d'une conférence de presse le Professeur Laurent Lantiéri, chef de service de chirurgie plastique et reconstructrice au CHU Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne), après cette transplantation de la "partie basse de la face, ou triangle bouche-nez".

"Mais il va falloir attendre de nombreux mois pour voir le résultat" a-t-il ajouté, évoquant le "risque de rejet aigu" du greffon malgré le lourd traitement immunosuppresseur, la nécessité de voir si le patient retrouve la motricité de son visage et si les nerfs repoussent.

Suivi depuis 1995 à l'hôpital Henri-Mondor, le patient souffrait d'une "forme extrêmement particulière, avec envahissement de la totalité de la face" de tumeurs cutanées bénignes et inesthétiques causées par la maladie de Von Recklinghausen aussi appelée neurofibromatose de type 1. Il s'agit de la deuxième maladie génétique en France après la mucoviscidose, mais guère plus d'une dizaine de patients dans le monde souffrent "d'une tumeur aussi étendue sur le visage" qui pourrait justifier une greffe de la face, a précisé le Professeur Pierre Wolkenstein.

Déjà opéré une trentaine ou une quarantaine de fois avec un "résultat acceptable sur les paupières", le patient dont la maladie s'était fortement aggravée à l'adolescence avait "des lésions terribles", "n'arrivait plus à s'alimenter correctement à cause d'une lèvre trop lourde" et souffrait aussi de "difficultés d'élocution", selon le Professeur Lantiéri.

En liste d'attente depuis août, le patient dont l'anonymat a été préservé a été opéré après qu'un donneur compatible eut été trouvé, a indiqué le Professeur Lantiéri, remerciant fortement la famille du donneur.

L'intervention, particulièrement difficile parce qu'il a d'abord fallu retirer le tissu pathologique, ce qui est "extrêmement hémorragique", avant de greffer le tissu sain, a duré quinze heures. Le "greffon sain ne sera pas regagné par la maladie", a assuré le Professeur Wolkenstein.

Le médecin a prévenu qu'il faudrait "attendre de nombreux mois avant de connaitre le résultat", même si, "actuellement, le patient va bien du point de vue chirurgical". Le chirurgien plasticien a notamment souligné qu'il faudrait surveiller "la repousse ou non-repousse des nerfs faciaux", puis la "motricité" du visage, enfin la possibilité de "retrouver une vie sociale correcte et l'anonymat de la vie de tous les jours".

L'équipe du Professeur Lantieri avait reçu l'an dernier l'autorisation de l'Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps) de pratiquer cinq greffes partielles du visage en trois ans, dans le cadre d'un protocole de recherche.

L'équipe du Professeur Bernard Devauchelle, qui a réalisé le 27 novembre 2005 à Amiens la première greffe mondiale du triangle nez-lèvres-menton sur Isabelle Dinoire, âgée de 38 ans, défigurée par son chien, vient également d'être autorisée à pratiquer cinq greffes similaires d'ici 2010, selon l'Afssaps.

Canada.com

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