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Energie éolienne : le grand décollage

Le vent qui fait tourner leurs hélices est une ressource inépuisable. Mais les pièces pour fabriquer les éoliennes sont limitées et les professionnels redoutent de ne pouvoir accompagner l'engouement mondial pour cette énergie propre. "Nous faisons tout ce que nous pouvons mais il est impossible d'accroître nos capacités de production du jour au lendemain", résume Peter Wenzel Kruze, porte-parole du numéro 1 mondial de l'éolienne, le danois Vestas. "Il y a un fossé entre la demande et la capacité industrielle et cela prendra des années avant de le combler. Il ne faut pas s'attendre à des miracles...", dit-il.

De plus en plus visibles dans les paysages européens, essentiellement sur terre mais aussi sur mer, les éoliennes ont bénéficié ces toutes dernières années de l'élan pour les énergies vertes et de la volonté de trouver une alternative au pétrole durablement cher. L'énergie électrique, produite par la force du vent, couvre aujourd'hui environ 3 % des besoins en Europe (20 % au Danemark, 8 % en Allemagen, 7 % en Espagne). Mais l'objectif est d'atteindre 22 % en 2030, selon l'association européenne de l'énergie éolienne (EWEA).

Entre 1995 et 2005, la production d'énergie éolienne a augmenté en moyenne de 32 % par an en Europe tandis que les installations se sont accrues d'environ 22 %. Même tendance aux USA où l'année dernière, la capacité de production électrique à partir du vent a augmenté de 36 % grâce aux subventions fédérales. Et à l'instar de la France, nombre de pays annoncent des programmes de fermes éoliennes ou offshore, une manne pour les industriels qui multiplient de juteux contrats mais aussi un casse-tête pour les honorer dans un délai raisonnable. Le problème "concerne presque tous les fabricants", "depuis quelques mois", explique une porte-parole du groupe d'énergie allemand REpower.

Si cela n'a pas de répercussion immédiate sur les résultats du groupe, elle concède que les capacités d'installation pourraient être moindres à l'avenir si les délais de livraison persistaient. L'EWEA, qui représente 80 % des professionnels du secteur, reconnaît de son côté que les délais de livraison des éoliennes, et des turbines en particulier, ne cessent de s'allonger. Mais elle dédramatise la situation. "Je ne peux pas dire que la forte croissance soit un problème. C'est un phénomène tout à fait normal dans l'industrie. Cela prend du temps, à la fois pour les fabricants et leurs sous-traitants, d'ajuster leur production", estime Christian Kjaer, président du lobby européen. Robert Gleitz, responsable de la division énergie éolienne chez General Electric, explique que pour l'instant, les difficultés d'approvisionnement ne concernent pas les composants majeurs comme les pales, les socles ou les nacelles.

Mais il souligne que pour les turbines, la livraison d'une commande ne peut être effective avant 2008 voire 2009. "L'industrie s'adapte et les industriels sont en train de réorganiser toute la chaîne avec leurs sous-traitants", explique Isabelle Valentiny, directrice de la communication de l'association européenne.

Les entreprises s'efforcent en particulier de convaincre leurs sous-traitants d'investir massivement et leur proposent pour les aider de nouer des contrats à très long terme. "Nous essayons de leur passer le message suivant : nous croyons en l'avenir de l'énergie éolienne, vous pouvez donc investir", souligne le porte-parole de Vestas. L'EWEA ajoute que le coût de l'éolien n'a cessé de baisser depuis les années 80. "La technologie produit 180 fois plus d'électricité que son équivalent dans les années 80. Elle est devenue mature et peut être désormais compétitive par rapport à d'autres énergies", explique Isabelle Valentiny, directrice de la communication. Elle souligne enfin qu'en 2010, grâce à l'énergie éolienne, la planète s'épargnerait la pollution de 523 millions de tonnes de dioxyde de carbonne (CO2).

AFP

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