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Les centromères, acteurs inattendus de l’immunité

En oncologie, le traitement par immunothérapie repose sur la stimulation du système immunitaire du patient, afin qu’il reconnaisse et détruise les cellules tumorales. Depuis une trentaine d’années, l’immunothérapie est en plein essor et l’enjeu aujourd’hui pour les chercheurs consiste à identifier plus de mécanismes impliqués dans le déclenchement d’une réponse immunitaire, afin de développer des nouvelles cibles thérapeutiques. Cette étude, portée à l’Institut Curie par Nicolas Manel (Inserm) et Xavier Lahaye (CNRS) au sein de l’unité Immunité et cancer, en collaboration avec l’équipe de Daniele Fachinetti (CNRS) au sein de l’unité Dynamique du noyau, révèle pour la première fois un lien entre les centromères, structures des chromosomes qui permettent entre autres leur séparation dans les cellules filles lors de la mitose, et le système immunitaire.

Les chercheurs ont mis en évidence que la présence d’un virus dans le noyau déclenche une perturbation de la stabilité des centromères, détectée par la cellule, activant ainsi le système immunitaire pour initier une réponse antivirale. « L’espoir porté par ces recherches est que l’identification et le décryptage de systèmes de détection virale mènent au développement de thérapies capables d’exploiter ces mécanismes. Cette publication marque une première étape et nous espérons dans un prochain temps le développement de molécules ciblant cette voie, à tester en clinique d’ici quelques années » conclut Nicolas Manel.

Les virus sont des outils intéressants pour étudier le fonctionnement du système immunitaire, faciles à manipuler en laboratoire et présentant des effets biologiques forts. Leurs propriétés intrinsèques : capacité à infecter, à détourner les fonctions cellulaires, à déclencher des réponses immunitaires fortes en font des outils précieux pour la recherche. C’est pour cela que l’équipe de Nicolas Manel les utilise dans leur laboratoire. « Les mécanismes de détection de virus dans le cytoplasme de la cellule sont bien compris aujourd’hui. Mais quand il se trouve dans le noyau, nous ne savons pas clairement comment est décelée sa présence par le système immunitaire. Or comprendre et décortiquer ces mécanismes pourraient, entre autres, nous permettre de proposer des nouvelles cibles d’immunothérapie » explique Nicolas Manel.

Presse Inserm du 04.06.2025 : https://presse.inserm.fr/70550/70550/

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