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Un émetteur de particules alpha capable de tuer les cellules cancéreuses de l'intérieur
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Des chercheurs américains dirigés par David Scheinberg du centre anticancéreux Memorial Sloan-Kettering ont mis au point un générateur atomique moléculaire capable de s'introduire spécifiquement dans ces cellules cancéreuses. Les particules alpha émises par le système permettent de détruire les cellules qui en sont la cible. Le système s'est montré efficace sur des cellules tumorales en culture mais aussi sur des modèles animaux. Les "nanogénérateurs atomiques" développés par ces scientifiques sont composés de deux éléments : un atome d'actinium-225 émetteur de particules alpha qui est lié à un anticorps monoclonal. Un des avantages de ce générateur est qu'il permet d'être utilisé contre des tumeurs différentes en fonction des anticorps utilisés. L'actinium se désintègre par émission de particules alpha et engendre trois autres atomes qui émettent eux-mêmes des particules alpha. Les doses reçues pourraient être donc excessivement faibles. "Il y a 100 % de chances qu'une particule alpha atteigne une cellule si le générateur de particules est à l'intérieur de celle-ci, mais seulement 30 % si le nanogénérateur se fixe à l'extérieur de la surface de la cellule", explique David Scheinberg. "Nous sommes en présence de médicaments extrêmement puissants. Il suffit d'un atome pour tuer une cellule". Son équipe a testé avec succès ces nanogénérateurs sur divers types de cellules cancéreuses (leucémie, lymphome, sein, neuroblastome) et sur des tumeurs de la prostate chez la souris ou un modèle de lymphome. Lors des études réalisées sur ces deux modèles animaux de tumeurs disséminées, les nanogénérateurs ont induit "une régression tumorale et une survie allongée, sans effet toxique, dans une fraction non négligeable des animaux", écrivent les chercheurs. Les souris avaient reçu une seule injection de nanogénérateur correspondant à une dose d'environ 7,4 kBq pour des souris de 20 g d'après les informations fournies dans l'article original. La dose optimale reste évidemment à déterminer mais Scheinberg estime que "ces doses seront probablement si petites que les injections pourront être faites par un cabinet médical ou en consultation externe". Le scientifique avance des doses thérapeutiques peut-être inférieures au MBq (mCi). Un autre élément marquant du système est qu'il utilise un radionucléide dont la demi-vie assez longue (10 jours) pour être facilement utilisé en thérapeutique. Le processus de fabrication pourrait ainsi être centralisé et la demi-vie de l'actinium 225 "pourrait permettre une meilleure pénétration des grosses tumeurs", d'après les scientifiques. L'équipe de Scheinberg espère pouvoir débuter les premiers essais cliniques l'an prochain.
Science : http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/294/5546/1537
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- Publié dans : Médecine
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