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Dépression : une prédisposition génétique mais pas de gène de la dépression
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Selon Bruno Giros, directeur de recherche au CNRS et responsable du laboratoire "Neurobiologie et psychiatrie" à l'Inserm, "dans le cas du trouble bipolaire, le risque d'être malade est 10% plus important chez une personne ayant un apparenté au premier degré - père, mère, frère ou soeur - qui est lui-même malade". Un risque qui grimpe même à 60% pour des jumeaux monozygotes. "Dans le cas de la dépression majeure (ou unipolaire), ce terrain génétique existe également, précise le chercheur, mais le risque est moins élevé que pour le trouble bipolaire."
Reste qu'il n'y a "pas de gène de la dépression, ni de toute autre maladie psychiatrique, d'ailleurs", souligne Bruno Giros. "Les gènes ne transmettent pas la dépression", confirme Philippe Fossati, chercheur au laboratoire "Vulnérabilité, adaptation et psychopathologie" (CNRS). "Ils transmettent des facteurs de vulnérabilité à la dépression". La région du cerveau appelée cortex préfrontal dorso-médian permet de dresser une "carte d'identité émotionnelle" de chaque individu, explique Philippe Fossati. Or, chez les dépressifs, l'activité de cette zone cérébrale est particulière. "Tout se passe comme si les dépressifs s'étaient spécialisés dans le traitement des émotions négatives", commente le scientifique. L'IRM (imagerie par résonance magnétique) permet ainsi de différencier les sujets dépressifs des sujets normaux, selon Philippe Fossati. Son équipe vérifie actuellement "ce qui va se passer dans le cerveau des dépressifs" après un traitement médical : vont-ils garder leur spécificité cérébrale ? Si c'était le cas, "on pourrait donc prédire les risques de rechute ou de vulnérabilité à la dépression chez certains individus", avance le spécialiste. Toutefois, chercher une prédisposition dans les gènes ou le cerveau ne doit pas faire oublier le rôle joué par l'environnement dans l'apparition de la dépression. Comme le rappelle Bruno Giros, "le passage vers la maladie peut être également favorisé, ou au contraire protégé, par une naissance à risque (prématurité importante, complications obstétriques...), un virus ou encore les relations psychologiques avec autrui". Et, quelle qu'en soit la cause, la dépression n'est pas une fatalité.
LCI :
http://www.lci.fr/news/sciences/0,,2117985-VU5WX0lEIDUy,00.html
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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