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Dépendance au cannabis : vers un médicament ?
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On sait désormais que l'usage de stupéfiants modifie la physiologie du cerveau, notamment la plasticité des synapses (zones de contact entre neurones). Dans 80 % des cas, ce changement est temporaire. En revanche, la persistance de ce phénomène chez certains individus paraît responsable de la perte de contrôle de la consommation et de l'apparition d'une addiction forte à la drogue consommée.
Des chercheurs du Neurocentre Magendie, qui étudient spécifiquement les effets cérébraux du cannabis, ont découvert que son usage entraînait la production d'une molécule appelée prégnénolone, qui défend l'organisme contre les effets de cette drogue. Elle aurait pu être donnée pour soigner la dépendance si elle n'était pas si mal absorbée et rapidement dégradée par l'organisme.
À partir de cette découverte, l'équipe a créé la société Aelis Farma qui a réussi à développer un dérivé stable de la prégnénolone. « C'est aujourd'hui la seule solution pharmacologique pour contrer les effets du cannabis et son addiction », souligne Pier Vincenzo Piazza, le chercheur qui dirige cette société.
Le composé mis au point, l'AEF0117, bloque uniquement les parties des synapses activées par le cannabis. Lors de tests, les animaux dépendants stoppent leur consommation dès la prise de la molécule. Sur un individu qui n'est pas sous cannabis, cette molécule n'a aucun effet, même à 1 500 fois la dose efficace.
Un grand nombre de personnes pourraient en bénéficier notamment en France, où plus d'un jeune sur quatre déclare avoir consommé du cannabis au cours du dernier mois.
Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), le cannabis reste de très loin la substance illicite la plus utilisée en France. 17 millions de personnes en ont déjà consommé. 11 % des adultes de 18 à 64 ans sont des consommateurs de cannabis, soit 4,6 millions de personnes.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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