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Edito : Demain des micro-robots chirurgicaux vont banaliser la téléchirurgie

En médecine, les puces électroniques et les microrobots commencent à être utilisés pour établir des diagnostics médicaux, comme la pillcam, une capsule endoscopique ingérable, qui contient une mini-webcam et permet la détection fine de tumeurs dans l'intestin.(Voir article).

D'autre recherches très avancées visent à mettre au point de véritables « laboratoire sur puce » permettant d'obtenir un diagnostic médical rapide, pour détecter une bactérie, un virus, ou des cellules cancéreuses, à partir d'une simple goutte de sang. La firme japonaise Toray Industries a par exemple mis au point une puce électronique permettant la détection de différentes maladies (dont des cancers) par analyse d'une goutte de sang, en 30 minutes. (Voir article).

Mais après avoir permis la visualisation, l'analyse et le diagnostic, les nouvelles technologies de l'information, alliées à la microrobotique, vont également permettre d'intervenir directement dans le corps humain pour le soigner et le réparer de manière non invasive et bien moins traumatisante que ne pouvait le faire la chirurgie classique.

De petits robots conçus par des chercheurs de l'Université du Nebraska pourraient ainsi permettre à des chirurgiens sur Terre d'opérer des patients dans l'espace (Voir les articles de CBS, New Scientist et BBC). Les petits robots munis de roues, d'une hauteur de 7,5 cm peuvent être glissés dans le corps humain par de petites incisions pour ensuite être téléguidés par des chirurgiens.

Ces robots peuvent renvoyer aux chirurgiens des images captées par une caméra et sont équipés d'outils chirurgicaux que l'on peut contrôler à distance et qui sont capables de stopper une hémorragie. «Nous croyons que cette percée technologique pourra à terme remplacer la chirurgie traditionnelle», a affirmé le docteur Dmitry Oleynikov, lors d'une conférence de presse. Oleynikov est un spécialiste de chirurgie non invasive de l'Université du Nebraska. Celui-ci souligne que ces robots-chirurgiens permettent des interventions plus précises, plus rapides et moins traumatisantes pour les patients que les actuelles techniques chirurgicales.

La NASA est intéressée par ces assistants chirurgicaux, dans la perspective de vols habités de longue durée. Les robots du Nebraska pourrait être testés dès le printemps prochain par des astronautes au cours d'une expérimentation de chirurgie à distance : les astronautes seront dans un laboratoire sous-marin au large de la Floride et simuleront une opération de l'appendice, guidés à distance par des chirurgiens. Sur Terre, ces robots pourraient être utilisés pour effectuer des opérations à distance sur des patients se trouvant dans des endroits isolés souligne Shane Farritor, un professeur d'ingénierie qui a participé à la conception de ces robots.

En France, la télé-échographie robotisée (TER) mise au point par le Laboratoire Vision Robotique de l'IUT de Bourges, permet à un échographiste de réaliser un examen à distance sur un patient présent sur un autre site. Le spécialiste pilote à distance un robot qui porte une sonde échographique et lui renvoie en temps réel non seulement les images échographiques, mais aussi les sensations fines du toucher. A tout instant de l'examen, l'expert dispose d'une vision d'ensemble de la scène, peut dialoguer en visiophonie avec le patient et le personnel présent, tout en visualisant les images échographiques temps réel. Grâce à une sonde virtuelle qu'il manipule, il reçoit un retour d'information sur la pression exercée par la sonde réelle sur le patient

Ces recherches qui visent à généraliser l'utilisation des robots en médecine et en chirurgie ont notamment conduit à la naissance d'une nouvelle et prometteuse discipline : La biorobotique, qui vient de faire l'objet d'une conférence internationale. A occasion de ce congrès, le Professeur Paolo, qui dirige à Pise les laboratoires ARTS (Advanced Robotics Technology and Systems) et MiTech (Microfabrication Technologies), et coordonne le Centre de Recherche en Microingénierie, a fait une intervention remarquée en affirmant que, d'ici quelques années, les microrobots autonomes, disposant d'une intelligence embarquée et capables de se déplacer seuls dans le corps humain et pratiquer des actes chirurgicaux après avoir évalué la nature des lésions, seront devenus une réalité.

L'équipe de Dario travaille actuellement sur un petit robot cylindrique qui peut évoluer dans l'oesophage en utilisant ses pattes rétractables et adapte de manière autonome son comportement en fonction de la situation dans laquelle il se trouve. " Nous sommes en train de franchir une étape décisive dans la fabrication de robots complexes, autonomes et de très petites dimensions." a-t-il souligné. Selon lui, la chirurgie robotique bénéficiera des avancées en biorobotique car la biorobotique permet la réalisation de nouvelles procédures qu'il serait impossible d'exécuter manuellement.

Cinq ans après la première opération de téléchirurgie intercontinentale, réalisée par le Professeur Marescaux en septembre 2001 entre la France et les Etats-Unis, l'avènement des micro-robots chirurgicaux constitue une nouvelle étape décisive vers la généralisation d'une téléchirurgie robotisée, s'appuyant sur la simulation en 3D et la réalité virtuelle. Cette téléchirurgie robotisée, en autorisant le "découplage" physique du praticien et du patient, pourra permettre à un grand nombre de malades habitant des régions isolées de bénéficier très rapidement, grâce à une utilisation combinée des technologies de l'information et de la robotique, d'interventions chirurgicales de grande technicité, aujourd'hui impossibles à réaliser faute de chirurgiens et de médecins compétents immédiatement disponibles sur place.

En outre, la possibilité nouvelle d'utiliser à distance des micro-robots à l'intérieur même du corps humain, tant pour les investigations que pour les analyses et les interventions, ouvrira à la télémédecine un immense champ d'action et permettra des progrès décisifs en matière de santé publique, notamment dans les pays en voie de développent et auprès des populations les plus défavorisées. Mais il faudra cependant veiller à ce que ces nouvelles technologies médicales soient humanisées et n'aboutissent pas à rompre le lien personnel essentiel de confiance unissant les médecins et leurs patients.

René Trégouët

Sénateur honoraire du Rhône

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

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  • Anne Onyme

    16/05/2013

    nul

  • Anne Onyme

    16/05/2013

    hahahahaha

  • pedophyle

    10/04/2014

    jte baise

  • D'ici

    1/10/2015

    Moi aussi

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