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Dégénérescence musculaire : effet protecteur de cellules souches adultes

Des cellules souches adultes de muscle peuvent protéger contre la paralysie progressive frappant des animaux souffrant d'une forme de myopathie d'origine génétique, tout en multipliant par huit leur espérance de vie, montrent pour la première fois des chercheurs français de l'Inserm coordonnée par Judith Melki (neurogénétique moléculaire, université d'Evry-Val d'Essonne). Ces résultats apportent "la première preuve" des remarquables capacités de "réparation" des cellules souches du muscle dans le cas d'atteintes musculaires graves, proches d'une maladie humaine, l'amyotrophie spinale progressive. Ces résultats remarquables ont été obtenus grâce à une technique qui induit la mutation génétique non pas seulement dans un tissu donné, mais aussi à un moment donné du développement des cellules. Dans le muscle donc, mais aussi au stade des cellules souches et non des cellules déjà différenciées. D'après les auteurs, ces cellules souches adultes du muscle améliorent la survie par un facteur 8, ainsi que les performances motrices des animaux. Même lorsqu'ils souffrent d'atteintes musculaires graves. Chez l'adulte, en cas de blessure musculaire, le muscle formé de fibres se reconstitue grâce à des cellules souches adultes, également appelées cellules satellites car elles gravitent autour des fibres musculaires. Pour la démonstration, les chercheurs ont créé deux groupes de souris transgéniques, porteuses d'une mutation (défaut) du gène "Smn" responsable d'amyotrophies spinales, soit dans les fibres musculaires et les cellules satellites, soit uniquement dans les fibres musculaires matures. "L'amyotrophie spinale est la plus fréquente des maladies génétiques après la mucoviscidose (maladie touchant essentiellement la fonction respiratoire). Une personne sur 35 est porteuse du défaut génétique. Cette myopathie se transmet lorsque les deux parents sont porteurs, le risque d'avoir un enfant atteint étant alors d'un sur quatre", indique Judith Melki. Globalement "la maladie touche un enfant sur 5.000 naissances dans toute l'Europe", évalue-t-elle. Les souris dont les cellules souches ont le gène défectueux font une maladie très sévère : paralysie motrice progressive associée et survie d'un mois. En revanche, chez celles dont les cellules souches sont intactes, la maladie est très atténuée : la survie est de 8 mois, et grâce à une régénération très active, avec jusqu'à 40 % du nombre total des fibres musculaires reconstituées, aucun déficit musculaire n'est observé. Mais cette régénération de la force et de la masse des muscles finit malheureusement par s'affaiblir avec le temps. Ces travaux démontrent néanmoins la capacité des cellules souches à contrecarrer une myopathie progressive."Nous devons tester différentes voies d'administration des cellules souches musculaires, notamment par voie intraveineuse, pour tenter de délivrer ces cellules à tous les muscles d'un organisme", a toutefois précisé Judith Melki. "Ce n'est qu'une fois que les chercheurs arriveront à les administrer à tous les muscles que l'on connaîtra les potentialités de ces cellules".

Journal of Cell Biology du 12-05-2003 : http://www.jcb.org/

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