Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Découverte d'un mécanisme d'action inédit contre les bactéries
- Tweeter
-
-
1 avis :
Une équipe de recherche canadienne, dont Yves Brun, microbiologiste de l’Université de Montréal, a révélé un mécanisme d’action inédit présent dans deux nouveaux antibiotiques susceptibles de traiter les infections antibiorésistantes.
« La complestatine et la corbomycine sont des antibiotiques qui s’attaquent au peptidoglycane, la composante principale de la paroi cellulaire essentielle au développement et à la survie de presque toutes les bactéries. Ces deux antibiotiques inhibent l’action des autolysines nécessaires à la croissance et la division cellulaires », explique Yves Brun, également titulaire de la Chaire de recherche Canada 150 sur la biologie cellulaire bactérienne.
Ainsi, lorsque les bactéries n’arrivent plus à se diviser, elles deviennent de plus en plus fragiles. « Avec ce mode d’action des antibiotiques, les bactéries se transforment en longs filaments plutôt qu’en petits bâtonnets, ce qui agit sur leur capacité à se reproduire », ajoute le chercheur.
Ces travaux décrivent un nouveau mode d’action d’antibiotiques pour la première fois depuis des décennies. Et il y a un boni : les bactéries que ces antibiotiques combattent sont incapables de développer une résistance significative à ces derniers.
En décembre dernier, Yves Brun contribuait à une étude publiée dans Cell au sujet d’une autre percée connexe : la toute première modélisation de la couche de surface propre à certaines bactéries.
Nommée S-layer (pour surface layer), cette couche externe reste encore aujourd’hui un mystère pour les microbiologistes, qui ne comprennent toujours pas précisément sa fonction, même s’il est clair qu’elle joue un rôle important dans la protection de la cellule bactérienne. Toutefois, Yves Brun et ses collaborateurs sont parvenus, grâce à des techniques de cryomicroscopie électronique, à modéliser sa structure et à mieux comprendre la façon dont elle est reliée à la cellule.
« La connaissance de la structure détaillée à l’échelle atomique de cette relation entre la couche de surface et la surface de la cellule offre un potentiel énorme pour pouvoir ensuite mettre au point des molécules qui pourront cibler cet attachement et rendre la cellule plus sensible aux antibactériens », précise Yves Brun. Combinée avec le nouveau mode d’action mis au jour, cette découverte « laisse entrevoir des perspectives pour fragiliser l’action des bactéries et les rendre plus vulnérables », conclut-il.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Vers une nouvelle famille d'antibiotiques après 50 ans de recherche
En 1974, des chercheurs ont découvert, dans le sol d’un cratère volcanique, des pigments rouges produits par des bactéries terrestres. Ceux-ci ont révélé l’existence de biomolécules complexes ...
Des chercheurs français identifient les caractéristiques génétiques associées à une rémission durable du VIH
Des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et de l’AP-HP, dans une étude financée par l’ANRS Maladies infectieuses émergentes (ANRS MIE), sont parvenus à identifier des caractéristiques ...
Reconstruire les os en 3D
Des chercheurs de l’Université de Waterloo ont franchi une étape décisive dans la médecine régénérative. Ils ont mis au point un nouveau matériau permettant de recréer des os grâce à l’impression 3D....
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :