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Le corps, comme le visage, transmet les émotions
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Une bagarre éclate dans une foule et les personnes les plus éloignées sont immédiatement sur leurs gardes. Cette peur contagieuse vient d'être expliquée par une chercheuse de Harvard qui dévoile le mécanisme de la transmission rapide d'une émotion à travers la foule. Les résultats sont publiés dans le dernier numéro des annales de l'Académie des sciences. Selon cette étude, le seul fait de voir quelqu'un adopter une attitude de peur déclenche une réaction immédiate dans certaines zones cérébrales sièges de l'émotion et rend le corps prêt à l'action. Cette réponse peut se propager dans une foule, tel un feu de broussailles. "Nous sommes très sensibles au langage émotionnel du corps et nous y réagissons sans en être informés", explique Béatrice de Gelder, de l'école médicale de Harvard. "C'est très bien car ça nous met en position d'agir."La plupart des études menées dans ce domaine se limitaient aux expressions du visage, ajoute-t-elle. Avec son équipe, elle a photographié des acteurs dans différentes positions, tour à tour heureux, neutres ou apeurés. Les photos ont été présentées à quatre hommes et trois femmes, chez lesquels l'activité cérébrale était suivie par le biais d'une IRM (imagerie par résonance magnétique). Les scientifiques ont découvert que ceux qui observaient les attitudes heureuses ou neutres ne montraient de réponse que dans la partie du cerveau impliquée dans le traitement des images visuelles. Ceux qui, en revanche, observaient les postures apeurées, répondaient par une activité des zones visuelles, émotionnelles et motrices. Ceci souligne que les émotions ne sont pas communiquées uniquement verbalement : "Elles sont vraiment communiquées sans l'intervention de la pensée. C'est une transmission du corps au corps", explique Béatrice de Gelder. Selon Stephen Maren, professeur de psychologie à l'Université du Michigan, on savait qu'une variété de stimuli pouvait provoquer des réponses dans certaines zones émotionnelles. Ceci a déjà été démontré, notamment chez les gens soumis à des visages, des odeurs rebutantes ou encore des menaces verbales. "Je ne suis donc pas étonné que des attitudes de peur déclenchent une réponse, a-t-il dit. Mais ça n'avait jamais été démontré avant". "Nous devons disposer d'un système qui réponde très rapidement. Si quelque chose est dangereux, nous devons répondre rapidement. Nous devons détecter les menaces à un stade très précoce et la posture pourrait être le signal", estime le Pr Maren.
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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