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Le clonage : une technique à haut risque
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Alors que le gynécologue italien Severino Antinori annonce la naissance prochaine de trois bébés clonés, une équipe de chercheurs américains et brésiliens explique dans la revue Nature Genetics la raison des échecs observés sur les animaux et prédit qu'il en ira de même pour les humains clonés. A Rome, le gynécologue - qui a accédé à la célébrité en 1994 en réussissant la première fécondation in vitro d'une femme de 63 ans - vient d'affirmer que trois grossesses à partir d'embryons humains clonés sont actuellement en cours dans le monde. Il a affirmé ne pas être impliqué dans ces tentatives. Depuis la naissance de la brebis Dolly en 1997, les scientifiques sont parvenus à reproduire à l'identique des souris, des vaches, des chèvres, des cochons, des lapins et même des chats. Mais aucun singe, animal pourtant considéré comme très proche de l'homme. Outre le fait qu'une tentative sur six, pas plus, aboutit à une naissance, un bon nombre des animaux clonés meurent peu après leur venue au monde. Et beaucoup de ceux qui survivent sont handicapés ou affligés de difformités tellement graves qu'elles en font des monstres. Malformations congénitales du coeur, des poumons, des reins, hypertrophie du foie, difformités physiques, déficiences du système immunitaire, vieillissement prématuré, arthrite : la liste est longue des ennuis qui guettent les survivants. Selon les chercheurs dont les travaux sont publiés dans Nature, la non-conformité des veaux clonés à l'original serait due à des anomalies génétiques survenant sur le chromosome X, un des deux qui déterminent le sexe. Ces défauts ont été observés sur neuf des dix gènes étudiés sur ce chromosome, explique dans Nature le Pr Jerry Tang, biologiste à l'Université du Connecticut et principal auteur de l'article. Selon elle, "99 % des embryons humains clonés n'arriveront pas à terme et sur les uns pour cent qui vivront, une grande proportion mourront peu après la naissance en raison de problèmes génétiques". Pour l'instant, qu'il porte sur des humains ou des animaux, le clonage obéit aux mêmes procédures : les chercheurs doivent remplacer le noyau d'un ovocyte - un "bébé-ovule" - par le noyau d'une cellule prélevée sur l'être vivant qu'ils désirent reproduire. L'ovocyte ainsi doté d'un nouveau patrimoine génétique se divise et se développe. Le tas de cellules embryonnaires obtenu, le blastocyte, est ensuite réimplanté dans l'utérus d'une femme où il va devenir un foetus. C'est lors du remplacement du noyau que se produisent les dysfonctionnements : même quand il n'y a pas d'erreur de manipulation et que tous les gènes sont effectivement transférés, certains - pour des raisons encore inconnues - ne se mettent pas en marche du tout ou adoptent des comportements aberrants. Et ce sont ces anomalies - que les scientifiques ne savent pas surmonter - qui contribuent à la production de monstres.
Nature Genetics : http://www.nature.com/nrg/
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